samedi 20 mai 2017

Rafavelo… sur le ring !

Le globe-trotter nous avait habitué aux campagnes électorales… à vélo, à jouer au Captain teacher en Afghanistan, à franchir des lignes de crête, à faire des ronds dans l'eau sur le Charles de Gaulle mais, "monter" sur le ring, jamais. Le métier de reporter free-lance a beau être un combat permanent on n'imagine pas le freluquet face au Bourreau de Béthune ou à l'Ange blanc. Krafft (Raphaël) s'est plongé dans le catch sans prendre un seul mauvais coup. Il raconte…


Claude Villers, ex-catcheur…
avant d'être longtemps producteur sur le ring de France Inter
© R. Krafft, 19 avril 2017, en Gironde


















Son reportage s'ouvre sur la voix légendaire de Roger Couderc. Le journaliste sportif de la TV en noir & blanc, l'homme à l'accent du Lot, à la faconde extraordinaire, à la gouaille du rugby. Un homme charmant et vibrant. Un homme de cœur pour une télévision familiale et populaire. De Roger, on passe sur le ring à… Vladimir (Cagnolari), producteur de "Si loin, si proche" sur RFI (Radio France International) qui accueille "Le bourreau du vélo" (1). Sa voix nous rappelle les belles heures de "L'Afrique enchantée" sur France Inter. Voyez, le reportage de Krafft n'est même pas commencé et déjà les voix me troublent tant elles font appel à ma mémoire.

Et bam, c'est parti pour la planchette japonaise. Au studio Jenny à Nanterre, le temple du catch en France, le gala "Apocalypse". Gala, voilà bien un mot "démodé" mais qui va si bien au catch qui semble retrouver une nouvelle jeunesse avec Fausto Costantino, une belle gueule pour le beau geste. Celui de la lutte, discipline sportive. Comme celui du catch. D'autres gestes, d'autres jeux, d'autres spectacles. Puisque c'est bien de ça dont il s'agit. Les très belles images de Raphaël Krafft donnent envie d'aller y voir de plus près. Enfin pas trop. Depuis les tribunes ça ira.


Fausto Costantino © R. Krafft
















Catch. Et "on" se fait attraper par l'histoire. Au-delà du ring, l'autour de Nanterre. Du Nanterre d'avant, des maraîchers, des jardins ouvriers… Fausto incarnerait une survivance comme le catch lui-même. Une voix placide un peu enrouée. Fausto paisible. Vieille mode. La passion du ring chevillée au studio Jenny. Petit îlot de joies simples dans un monde clinquant d'effets spéciaux. Un lieu de mariage, de catch, et de boxe. De lutte. Un lieu à lui seul qui résume toute la vie.

Et puis heureusement il y a des bouts d'archive (avec du Léon Zitrone dedans). Avec le ton de l'époque. Le son de l'époque. Les affiches de l'époque (1970). "Le tigre d'Odessa". "C'est du spectacle, ça fait rêver" dit simplement Fausto. "Le catch t'arrives à faire des prouesses athlétiques" hors la mécanique implacable du show TV ou du show Arena. Le grandiose est sur le ring et dans les yeux des spectateurs.


Anciennes affiches dans la salle Jenny
© R. Krafft
















Avant de devenir un "baron" de France Inter (2), Villers a donc été catcheur à 15 ans. Dans le catch, il raconte ce qu'est un "baron". Dans une baraque forraine, Villers a fait ses armes. Déguisé pour attirer le chaland et provoquer le catcheur patenté. Genre Chéri-Bibi, le bagnard du ring. Une grande star. Et puis de façon presque inévitable on entendra, en fond, de l'accordéon. Pas du musette. Quelque chose qui va avec le quartier, la salle, l'ambiance (3). 

"Un match de catch doit se baser sur le rythme" dit Helmer "Le bagarreur de Brest". "L'esthétique dans le catch ça compte" ajoute Cagnolari, le producteur de l'émission. Une jeune fille explique qu'il s'agit de raconter une histoire sur le ring. Raconter une histoire ? Conteur, voilà bien le métier de Claude Villers, "l'homme au masque de soie" quand il était catcheur. Mais, comment moi qui aime tant les histoires je n'ai pas "vu" ça ? Comment n'y ai-je vu que du chiqué comme vient de l'écrire Daniel Mermet sur son blog ? Du spectacle lourdingue et beauf ? Il me manquait les clefs. Je les aies. Vous les aurez et, peut être, comme moi, aurez-vous envie de vous rendre à Jenny ? Et de réécouter Frehel "La môme Catch-Catch".





Helmer, l'entraîneur, © R. Krafft




















(1) À l'antenne, aujourd'hui à 14:10 TU (soit 16:10 in France), réalisation Laure Allary,
(2) Avec le système ABC, Artur, Bouteiller, Chancel, Villers était le quatrième mousquetaire…
(3) Galliano et Sylvain Luc, reprise de "Paris" de Piaf. Le morceau qui ouvre la seconde partie c’est aussi Galliano (mais avec Daniel Humair), "L’envers du décor".


© R. Krafft

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