mercredi 29 mars 2017

Les braqueurs… Tito (3/3)



"C'est comme si j'avais l'impression d'avoir été fait pour ça" dit Tito. Fait pour ça ? Braqueur ? Oui, pour ce troisième épisode de la série de Pascale Pascariello, ce qui nous titillait depuis l'histoire de François se révèle absolument : braqueur c'est un métier. Avec, comme pour les métiers recensés par l'Insee : des qualifications, des procédures, des codes (vestimentaires), un langage, des usages, des références, des nomenclatures de d'outils, des procédures. Et même un code de "bonne conduite". "Un bon braquage c'est rentrer propre et sortir propre". Renversant.

François, Miki, Tito ont montré leurs exigences de précision, de confiance indispensable envers leur partenaire, de respect des règles qu'ils se fixent et partagent, de rigueur vis à vis du contrat passé avec eux-mêmes ou avec l'équipe. Et "le mode opératoire" dit Tito. "Mode opératoire" ? Quel langage, mais quel langage ! "On" n'a plus affaire à des voyous, mais à des scientifiques, des ingénieurs, des ouvriers spécialisés et pas des O.S.. Des experts même qui pourraient très vite être sollicités par les banques, les assurances, les musées,… La belle image de "Robin des bois", d'Arsène Lupin et autres Spagiarri (é) est à ranger dans la série "Contes et légendes". Là on est dans le "cinéma" du réel. 

Alors là c'est presque sûr, "C'était pas mieux avant", pour reprendre le slogan de Patrice Blanc-Francard (3). Oui avant, en 1979, pas sûr que Radio France ait pu diffuser un documentaire sur "Jacques M'…" (1). Alors oui, de ce point de vue là c'était pas mieux avant. Même s'il existait des espaces de liberté radiophonique, les A.C.R., les "Nuits magnétiques",… Le travail de Pascariello est exemplaire à, plus d'un titre. En n'intervenant jamais dans la narration. Elle renforce la "prise de paroles" de ses contacts. En les faisant livrer ce qui d'habitude est indescriptible. En captant justement leur professionnalisme.

Cette série est de ce point de vue époustouflante. Mais bien au-delà de la vérité dont elle témoigne, elle tente un autre regard, sans image, sans clichés, sans a-priori sur un monde parallèle hyper structuré, hyper efficace, hyper souple. Secret. Comme une société secrète. Mais dont trois de ses membres ont accepté de témoigner. À voix nue ! Comment fictionner après ça ? Alors ça c''est une autre histoire ! 








(1) Jacques Mesrine, 'l"Ennemi public n°1", abattu au volant de sa voiture, Place de Clignancourt (Paris), le 2 novembre 1979,
(2) 18 juillet 1976, Société générale, Nice, "Le casse du siècle" et un slogan laissé par les casseurs : "Ni armes, ni violence et sans haine",
(3) Homme de radio,

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire