mardi 24 janvier 2017

L'enfumage élevé au rang de grand art... de la com'


















"Il faut tout changer pour que rien ne change». Dans son roman "Il gattopardo" (Le Guépard) Tomasi di Lampedusa, fait prononcer cette injonction par Tancrede au comte de Salina (1) en pleine révolution italienne en 1860, précédant l'unité du royaume d'Italie en 1861. Elle pourrait tenir de mot d'ordre pour France Culture. Mais Sandrine Treiner, sa directrice, n'a ni le style, ni la rigueur historique de di Lampedusa pour asséner une telle réplique.

Treiner a peut-être pensé "Il faut [faire croire de] tout changer pour que rien ne change". Et, manquant de souffle et de lyrisme, son mot d'ordre 
"On a tout changé !se résume à quatre mots qu'elle annonce sans rire lors de la conférence de presse de rentrée de Radio France, en août 2016. Prenant sûrement la presse et les auditeurs pour des abrutis car, sauf à la marge, la grille est identique de 7h à 22h15 (2). En fin de semaine une matinale de 7h à 9h (3), annoncée comme culturelle et qui, très vite a plongé dans la politique, poil à gratter de la rédaction de France Culture. Le samedi "Métronomique" (sic) remplace "Supersonik" de Thomas Baumgartner. Un genre d'histoire en musique ou le contraire. Et le dimanche 
"Une histoire particulière", émission documentaire en deux parties sur une heure consécutive (4).  

Alors qu'a-t-on changé ? Les bonettes des micros, un sonal, ou le sous-titre de la chaîne ? Avec "France Culture, nouvelle génération", titre décidé en haut lieu à Radio France, la chaîne des savoirs (sic) inaugure sa mue engagée dès 1999 par L.A.woman, Laure Adler. "Nouvelle génération" de quoi ? De programmes, de producteurs, de documentaires ? Ou cela concernerait-il les "nouvelles générations" à l'écoute ? On notera l'absence de pluriel au mot génération qui laisse entrevoir que Treiner aurait, avec sa méthode Coué en sautoir, fait du neuf avec du "vieux". Supercherie. Malhonnêteté intellectuelle. Grosse farce pas drôle (5).


"Au secours, fuyons !". Laissons donc la longue traîne des gogos de tous poils s'esbaudir devant la dernière vague de sondages Médiamétrie. La course à l'échalote initiée par Olivier Poivre (d'Arvor) n'en est qu'à ses débuts. La "culture" s'évalue dorénavant au poids. Sur la radio publique elle pèse 2,3. 2,3 quoi ? 2,3 de tout ce que vous voulez du moment que ça pèse quelque chose. 2,3 tonnes de blabla, de "Nouvelles vagues" à "Ping-Pong" en passant par "La dispute" et autres "Soft power". Pour cette dernière la "Masse critique" de mainstream ayant été atteinte depuis longtemps, on se demande pourquoi elle n'émigrerait pas sur Mouv'. D'J' Martel plus fort que D'J' Clark !  Mais pas plus fort que Mireille ?   



(1) Interprétée magistralement par Alain Delon (Tancrede) et Burt Lancaster (Salina) dans le film éponyme de Visconti "Le guépard" (1963),

(2) Deux changements : "Les petits matins" et "La méthode scientifique", 
(3) Soit encore une session supplémentaire d'infos …
(4) Méga foutage de gueule, on voit bien l'effet attendu d'avoir un espace supplémentaire pour y intégrer de la pub !
(5) Et qu'on sache, avec beaucoup moins d'allant que pour aller interviewer Jonathan Franzen à New-York en mai 2016, Guillaume Erner "et la rédaction" n'étaient pas à la "Marche des femmes" à Washington ce samedi 21 janvier..

1 commentaire:

  1. Ta colère (salutaire et partagée, au moins par ton serviteur !) fait plaisir à entendre...
    France Culture vaut tellement mieux que "l'autocongratulation" dispensée généreusement à chacune de ses apparitions par sa directrice actuelle...

    Guillaume

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