mardi 17 janvier 2017

La radio... sans le son : cool memories.

"Hippies" Copyright Irving Penn





















Le dimanche j'écris mon billet du lundi. Le lundi je lis le magazine du Monde que j'ai pas eu le temps de lire le samedi. Pas tout le magazine. L'article de Judith Perrignon. "Une famille américaine". Perrignon est partie aux Etats-Unis sur les traces d'une photo d'Irving Penn. Y chercher Gretchen, Yossarian et Alton Kelley. Elle raconte. J'entends sa voix. J'entends la musique. J'entends les sons d'ambiance qui accompagnent son périple. Sa quête même.


Je l'entends parce qu'en septembre dernier j'ai écouté cinq fois les cinq émissions qu'elle et Christine Diger ont consacré à Frank Sinatra à l'été 2014 sur France Culture. J'aime comment Perrignon raconte les histoires. Avec sa plume. Avec sa voix. Diger, réalisatrice, sublime l'affaire et nous plonge dans l'ambiance. Une ambiance magnétique. Une ambiance pour le jour. Une ambiance pour la nuit. Des sons de la vie quotidienne et domestique. Des sons d'enfants qui jouent et des chiens qui aboient dans les mobil-home. Des sons d'accords de guitare et d'harmonica. 


Je pense à Alain Dister et à Philippe Garnier (1). Tout est en place. Sur la route, Joplin (Janis), The grateful dead, Zappa (Franck), Hendrix (Jimi). Derrière la photo en N&B de Penn, les couleurs de la Californie. "La rumeur disait que, là-bas, une nouvelle façon de vivre apparaissait, exotique même pour la Californie. Les gens parlaient d'une nouvelle sorte de jeunes gens qu'on appelait les hippies, et d'un quartier où ils avaient commencé à se rassembler, Haight-Ashbury. Ils semblaient avoir trouvé une vie satisfaisante en quittant la société où ils étaient nés, et en créant la leur." (2)


J'ai lu deux fois l'article de Perrignon. La première sans le son, la seconde avec. J'ai rêvé de "Nuits magnétiques" (3). J'ai rêvé du temps long pour écouter une histoire, des histoires mêlées, des musiques, des témoignages des gens rencontrés. D'arrêt sur images. Celles d'Irving Penn. Avec la voix de Perrignon qui raconte si bien ce qu'elle écrit si bien. J'ai refait mon film radio. 35 mm. Cinémascope couleur. Intact. Avec indicatif, annonces, désannonces. C'était pas dans la radio et il n'y avait que moi pour l'entendre.


(1) Alain Dister "Oh hippie days" Fayard, 2001, Philippe Garnier "Les coins coupés" Grasset, 2001

(2) Penn, cité par Perrignon, Le Monde Magazine, 14 janvier 2016,
(3) "La nation Woodstock" ou le cri d'une génération, France Culture, 5 émissions du 26 au 30 juin 1978.

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