mercredi 28 décembre 2016

Linhart oui.... Adler bof !






















Il y a lurette que je n'écoute plus Laure Adler à la radio (1). Sûrement dès septembre 1999, où, fraîchement nommée directrice de France Culture (en février de la même année) par Jean-Marie Cavada, Pdg de Radio France, elle balaya très vite d'un revers de main l'héritage laissé par Agathe Mella, Yves Jaigu et Jean-Marie Borzeix, trois directeurs (1963-1997) qui avaient fait de France Culture une radio d'excellence. Adieu donc, émissions enregistrées, élaborées longtemps en cellule de montage, producteurs tournants, émissions longues (2),... Place au direct et aux formats de 60' entre deux heures justes. De quoi doucement commencer la mue vers la francinterisation achevée aujourd'hui.

Voilà le préalable. Il mange du pain. Pas question alors que l'auditeur que je suis, vénère une productrice qui, a pourtant participé à l'aventure et aux belles heures des "Nuits Magnétiques" (3). C'est ça l'histoire de la radio, mon histoire de la radio. Ça laisse des traces mémorielles et le temps ne fera rien à l'affaire. Adler a beaucoup trop brutalement rayé de la carte ce qui a fait l'histoire même de la chaîne qui l'a employée jusqu'en juillet 2016. 

Pour autant hier matin, sur Twitter, je me laisse "prendre" au tweet de Télérama, incitant, photo à l'appui (4), à ecouter chaque soir de la semaine Robert Linhart, intellectuel-ouvrier, ayant fait en 68, l'expérience concrète de l'usine (Citroën). Le papier d'Aude Dassonville donne envie d'écouter... Linhart. On fera avec Adler, puisque c'est Adler qui, sans doute se souvenant de "ces temps héroïques" eût envie d'en remettre une couche et, surtout, permettre à l'auteur-acteur de raconter son parcours.

Je me rendais donc à 20h05, toutes affaires cessantes (sic) sur France Inter. On passera sur le ton de l'annonce d'Adler, (bien plat), et sa présentation didactique de la semaine, bien peu engageante à poursuivre l'écoute. Pourtant, bien m'a pris de suivre la prescription Téléramique (sic), Linhart a des choses à dire. Et Adler n'ayant oublié ni qu'elle fut de gauche, ni même conseillère du Président de la République, François Mitterrand, amena Linhart à faire le chemin à l'envers ! Sami Frey par sa lecture pose le cadre de ce qui ailleurs, chez Renault, s'appelait "La forteresse ouvriére" (5). La voix de Frey, son ton, la puissance des évocations, les détails de fabrication et la description des gestes ouvriers en devenir, nous portent au cœur de l'usine (6).


Je complèterai ce billet vendredi...


(1) Productrice à France Culture, puis à France Inter,
(2) "Le bon plaisir", le samedi, trois heures en continu avec un invité qui peut aborder à la radio un voyage au long cours. Émission créée, par François Maspero, qui s'éteindra en 2001, après avoir été ratiboisée d'une heure à partir de 1999...
(3) France Culture, producteur Alain Veinstein, 1978-1999,
(4) Chaînes de montage de l'Ami 6 Citroën, si je ne me trompe, 

(5) Pour un job d'été, j'ai travaillé dans un entrepôt  de pièces detachées des usines Renault. Et au début des années 80 ai visité les Usines Peugeot à Sochaux. Pour autant je trouve inappropriée la diffusion de la très belle chanson de Lavilliers "Les mains d'or" qui parle de métallurgie lourde, quand, pour ces années-là, Béranger avec "Le tango de l'ennui" évoque son passage chez P'tit Louis... Renault !

(6) De façon aussi poignante que Martine Sonnet avait su le faire dans son ouvrage : "Atelier 62, Le temps qu'il fait, 2008"

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