lundi 2 mai 2016

Zazous debout vs Nuit Debout Nuit Zazou…

















De l'avantage de l'écoute. De l'avantage de la mémoire. Écoutant hier matin sur France Musique, Christophe Bourseiller, décrypter sa "Musicus Politicus" sur le thème des "Zazous", je me souvenais que quelques semaines plus tôt, Benoît Duteurtre avait abordé le même sujet (1) avec Gérard de Cortanze, dans "Étonnez-moi Benoît". Deux émissions, deux approches. 

Duteurtre se place du point de vue de la musique et de la création artistique, avec des effets sur la "mode" et les tenues vestimentaires des "Zazous". Bourseiller, du point de vue politique, en contextualisant l'arrivée du "phénomène" et ses incidences sur la vie quotidienne, politique, culturelle et sociale. Et tout d'un coup "le choc des mots" ! Les "Zazous" se seraient-ils réincarnés à la République (Place de, Paris), comme sur toutes les places de France, où "quelques agités agitent les vestiges d'une démocratie épuisée" ?

Les "Zazous", comme le décrit très bien de Cortanze dans son livre (2), sont moqués, humiliés, marginalisés, dénoncés voire déportés. Désignés à la vindicte populaire et opposés à ceux qui ne craignent pas de s'engager pour défendre la France (dans les milices ou dans l'armée) et qui en font son honneur et sa gloire. Quand les "Zazous" sont définitivement déclarés nuisibles et dangereux pour la morale, l'ordre et l'exemple.




















Et l'on ne peut s'empêcher d'entendre en résonance les propos les plus réactionnaires des édiles politiques, telles Sarkozy, Ciotti et autres baronnes, barons d'un modèle de société qui vacille un peu plus chaque jour. À stigmatiser les "enragés" on finira bien par admettre, et juger, qu'ils ont la rage. Surtout, la rage de vivre. Autrement. En faisant table rase du passé pesant, étouffant, suffoquant.

Bourseiller, dans les choix fins et judicieux de ses archives, révèle, sans qu'il n'y fasse lui-même écho, que la violence même des attaques entourant le mouvement "Zazou" se reproduit avec une intensité décuplée à l'égard du mouvement "Nuit Debout". La différence, la contestation, la marge se portent bien mal en "démocratie".


Et puis Jésus-Marie-JosephGiscard a témoigné (2) : "Vous savez ces Zazous nous donnaient de l'espoir". Je propose qu'on l'invite Place de la République (Paris), des fois que, touché par la grâce, il déclare "Vous savez ces Nuit Debout nous donnent de l'espoir".

Musicus Politicus…


Étonnez-moi Benoît…


(1) "Etonnez-moi Benoît", le samedi, France Musique, de 11h à 12h30, 
(2) "Zazous", Albin Michel, 2016,

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