mardi 24 mai 2016

Pour quelques dollars de plus…

La Rochelle

















Dimanche matin, j'ai rendez-vous à La Rochelle avec un des lecteurs de ce blog. Un lecteur que je ne connais, ni d'Eve ni d'Adam, mais qui, fidèle, lit ici les aventures rocambolesques de la radio. Lui-même passionné, auditeur d'Inter principalement (et un peu de France Culture) depuis la fin des années 80. Il est vraiment intéressant de rencontrer quelqu'un aussi précis, attaché à des détails qui font le sel de "nos" radios et de nos mémoires affectives.

On échange nos souvenirs, on recadre des dates, des titres d'émission, des horaires. Soit l'écriture de l'encyclopédie de poche de la radio… !!!! Et on croise quelques infos périphériques qui nous permettent de tenir le fil de l'histoire. Conversant de concert nous ne refîmes ni le monde ni même la radio publique que l'on aime tant. Mais au détour d'un chemin mémoriel, Jean-Baptiste de citer "Culture Club" (Maurice Achard, France Inter, saison 1988-1989, 21h30/23h) et son formidable indicatif dont nous avons oublié le nom (1) ! "Culture club" une émission de culture rock pour les jeunes de 15 à 45 ans, voulue par Eve Ruggieri, l'éphémère directrice de la chaîne, (1988-1989).

La Rochelle, est définitivement synonyme de Foulquier. Le bar "Le Crystal", les after des "Franco" et tout l'fourbi ! Il va bien falloir un jour créer (à la Rochelle ?) un festival des auditeurs qui raconteraient des histoires de radio. Une bouteille à la mer… vient d'être jetée.





Pendant que nous papotions ce dimanche, voilà qu'intervient dans une courte séance de "Médias Le Mag" sur France 5… Mathieu Gallet, Pdg de Radio France pour évoquer le départ de… Pascale Clark ! Si Gallet vient à l'antenne à chaque fois qu'il y a un départ - volontaire ou forcé - va falloir créer une chaîne d'info en continu (sic). Gallet n'a pas été invité pour ça, on se demande alors bien pourquoi Thomas Hugues, le présentateur, l'interroge sur ce non-événement. Ce dernier s'attache depuis 299 épisodes à montrer, voire à fustiger, les effets de la sur-médiatisation d'événements dérisoires quand, lui-même, finit par s'engouffrer dans cette posture ridicule.

Julien Bellver, son chroniqueur, en ne mettant pas seulement la D.J. déchue en avant, a eu beau, (pour essayer de faire "bonne mesure"), citer aussi les "départs" de Théval (Vincent) et Josse (Vincent), on constate que celui-ci ne daigne pas citer France Musique, la chaîne qui les emploie. Cet "entre soi" caractéristique montre, s'il en est encore besoin, le mépris de nombreux journalistes média pour la radio. Et ce n'est pas parce que quelques vedettes radiophoniques sont venues sur le plateau de "Médias Le Mag" qu'il faudrait conclure que la radio y a eu toute sa place. CQFD.

Par contre ni Bellver, ni Hugues n'ont repris dans le propos de Gallet, le fait que ce dernier signale qu'au cours du conflit de 2015 à Radio France, il a été mis "en garde à vue" (2). On se pince là ! Plutôt que de courir et gloser autour du nom de la future chaîne d'info ou d'interroger Gallet sur les programmes, alors qu'il a délégué cette fonction à Frédéric Schlesinger, directeur éditorial, Hugues et Bellver auraient mieux fait de parler radio, de Radio Numérique Terrestre (RNT) ou de "production radiophonique". Faut pas rêver ! Les deux journalistes n'ont pas de culture radio et Gallet aurait enfilé, mieux que les perles, les ellipses pour, surtout, ne rien dire ! 

Cette émission qui souvent fouille ses sujets, ne fouille rien sur la radio, se contentant de rester à la surface et d'entretenir le buzz sur du creux. E la nave va ! 

(1) Que grâce à Gilles D., nous pouvons réécouter ci-dessous !
(2) "Ces contrats [de conseil] font déjà l’objet d’une enquête préliminaire sur des soupçons de "favoritisme" ouverte par le parquet de Créteil à la suite d’un signalement du ministère de la culture, dans laquelle Mathieu Gallet a été entendu et placé en garde à vue." (Mathilde Mathieu, "Mathieu Gallet à l'Ina", Médiapart, 23 mai 2016)

4 commentaires:

  1. Si ma mémoire est bonne, Culture Club était réalisé par Gilles Davidas et l'indicatif signé Éric Clapton

    Gilles D

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    1. Cher Gilles D, merci de cette info essentielle ! Voilà donc un endroit où le Davidas sévissait sans qu'à l'époque la désannonce ne m'est effleurée l'oreille… Bigre de Bigre ! Voilà donc qui va nous permettre de refaire l'histoire ! Et ce n'est pas fini… (À suivre)

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  2. Vous ne semblez pas gêné que Gallet, Hugues et les autres, parlent de France Info comme d'une "marque", moi ça me gonfle !

    Gilles D

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    1. Rappel : Gallet dans son discours d'"intronisation" devant le personnel en mai 2014 avait parlé de "boîte" pour nommer la "Maison de la Radio". Charles aurait été bien malin de déclamer "à la radio fallait-il une boîte ?" Ensuite ce personnage bien triste (Gallet) a plusieurs fois utilisé le mot de "marques" pour nommer les chaînes du service public radiophonique. Gageons que Roland Dhordain, l'"inventeur" de France Inter, France Musique et France Culture, lui aurait mis deux taquets pour faire comprendre au paltoquet qu'il s'agirait de ne pas confondre lessives et antennes.

      Quant à moi, j'avais mieux à faire que de dénoncer cette énième façon de la presse média de s'engouffrer dans un mot "corporate". Bellver salive à dire le mot. Il fait pitié ! Et j'ai pas trop de temps à perdre avec ces petits joueurs qui s'offusquent que la radio influence le nom d'une future chaîne d'info en numérique mais qui auraient trouvé normal que cela s'appelle "France TV info". Nom qui au temps de sa création aurait pu être contesté par Radio France… Bellver commente et Hugues s'en fout. Tout ça ne vaut pas un cachou. Merci Gilles D. d'avoir manifesté votre courroux (coucou) et votre hargne.

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