dimanche 29 mai 2016

"On the road again"… avec Jean Yanne et Bob Dylan






















Nan, j'suis pas sur la route là, mais dans ma tête j'y suis (j'y reste). Ça a commencé dimanche dernier quand Louise (Forestier), Robert (Charlebois), "Lindberghet "ma Sophie a moué" sont venus me percuter le cerveau. J'avais plus qu'à la chanter en boucle, cette canson de mon enfance. Pas si bien qu'les Kébécois, mais avec la même ferveur. Right ? Là pour ce dimanche j'avais prévu de vous parler de Jean Yanne, et puis y'a Dylan qui dès hier soir s'est imposé (sur Arte).

"No direction home" du Marty ! Autant dire the best (1). Oui je l'appelle Marty parce qu'on se fréquente depuis presque 40 ans dans les cinés. D'ac ? Ceci posé, j'commence par vous parler du Yanne. Et le téléscopage, radioscopage avec le Bob (Zimmerman) j'en fais mon affaire !



Jean Yanne reviens, on est devenus (trop) cons
"C'est ben vrai ça" comme aurait dit la mère Denis ! L'Ina publie ces jours-ci un film de Fabrice Gardel, Edward Beucler et Christine Bernardet (2). Dans ce film, truffé d'archives, on prend la mesure du Jean Yanne très avant gardiste dans la société française figée (post cinquante-huitarde). Et oui c'est le début de la Vème République ! On reçoit (revoit), en boomerang, à l'image de la valse que le gouvernement actuel joue, le petit père du peuple, j'ai nommé "Pompidou", premier ministre de sa Majesté De Gaulle, venu faire à la TV un sermon, à l'heure sans doute du dîner, aux masses laborieuses agglutinées devant une TV presque toujours en grève en ce mois de mai 1968.

Voilà l'homélie, dans une tragi-comédie, gros plan en N&B (versus TV) : "Des groupes d'enragés, nous vous en avons montré quelque-uns (sic), se proposent de généraliser le désordre, avec le but avoué de détruire la nation et les bases mêmes de notre société libre…" Rideau ! Et on s'demande ou Valls va chercher ses lamento ? Ce film sera l'occasion, fugace, de revoir un Gérard Sire, alter égo et compère d'un duo sans aucun moderato.

Image du film "No direction home"
















Dylan, le film de nos années
Allez on va pas s'gêner, télescopons, téléscopons il en restera toujours quelque chose ! "Nos années" c'est Annie Ernaux, c'est raccord avec "No direction home". Dans le film de Scorcese, l'autour est au moins aussi important que le sujet. Et l'on prend bien la mesure de cette société française, à l'époque figée, engoncée, enfermée dans un passé (la deuxième guerre mondiale) qui ne passe pas, mais qui, pourtant ne va pas tarder à trépasser.

Cinq ans avant 68, le 28 août 1963, à Washington à l'occasion de "La marche pour l'emploi et la liberté" (3), Martin Luther King, au-delà de son discours vibrant, "donne la parole" à Dylan. Nous on devra se contenter du sous-titrage par Hugues Auffray. Les États-Unis sont en avance, ou plutôt les États-Unis sont dans leur temps. "The times they are a changing". On a aucune patience. Le train finira bien par passer.

Le germe de ce changement est partout comme aujourd'hui sur les Places. Y'a que les aveugles pour ne rien voir. Dylan passe en 64, sans état d'âme, de sa guitare folk à la guitare électrique. Aujourd'hui en France on retrouve la mécanique "folk" de la parole. Et même la mécanique de la radio -amateur, libre, vivante- qui s'en fait l'écho… pur (4). Out les rézo zozio, les prêcheurs de la com', le cathéchisme des médias, la grande arnaque de ceux qui pensent pour soi, les gourous en solex, et l'absence de sens dans les stations service…

Go ! Je reprends mon blues de "Lindbergh", j'embarque "Ma Sophie à moué" dans mon road-movie. J'ai la radio à fond. Ce matin j'ai crié "Banzzaï" (5), à cause de Nathalie Piolé qui trémousse les dimanches matins de France Musique (6). P… arrêtez tout et plongez-vous dans "No direction home"… Le chemin est ouvert. Zyva camarade, le vieux monde est derrière toi ! "The times they are a changing"


(1) Sorry pour l'angliche, mais to day c'est comme ça ! ah ah ah !
(2) Plus sur le DVD : 9 sketches décapants et 7 chansons dont la Complainte de l'affreux Siné,
(3) "March on Washington for Jobs and Freedom" ,

(4) Radio Debout,
(5) "Aline" c'est has been ! (merci pour la rime, Fañch), 
(6) Euh Nathalie, tu verras sur la pastille du 45t "Lindbergh" ya le"Jazz libre du Québec", faudrait en mettre un coup (de Lindbergh, of course) dans un prochain Banzzaï, OK ?

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