lundi 14 décembre 2015

Jean-Marc Four : un cauchemar…

 Le moulin de Gorry ©Patrick Garcia)






















Réveillé dans la nuit de jeudi à vendredi, je pensais à la désignation de Frédéric Bonnaud, directeur des Inrockuptibles, aux fonctions de Directeur général de la Cinémathèque de Paris. Et je repensais à une dépêche que j'avais lue rappelant que Jean-Luc Hees, quand il était directeur d'Inter, lui avait offert la case du 18h15/19h sur la chaîne pour animer "Charivari" (2003-2006), une émission culturelle. Depuis longtemps la fin de journée sur Inter concernait la culture. Hees lui-même avait animé "Synergies" sur cette tranche (1). 

À la rentrée 2006 Bonnaud va animer, sur Inter, pour une année "La bande à Bonnaud" (16h30-18h). "Sa" tranche de 18h sera reprise par Jean-Marc Four avec "Et pourtant elle tourne" (2006-2010). Four animera plusieurs années de suite cette émission puis émigrera vers France Culture en tant qu'adjoint de la rédaction (2). 

Dès son arrivée à Culture, Four annonce vouloir "rapprocher les programmes de l'info". Comme ça au débotté suivant son bon vouloir. Imaginons juste une fraction de seconde une nouvelle directrice ou un directeur des programmes annoncer "Il y aura dorénavant 3 journaux par jour à 8h, 13h et 19h." On peut s'imaginer le tollé des journalistes ! Dans les trois jours, grève assurée. On voit par là que la suprématie des journalistes sur les programmes serait bien réelle. Historiquement les programmes et les infos ont toujours été séparés dans le service public.

Arrivé à Inter, Four n'a pas eu besoin d'asséner son credo, mais juste de pousser ses pions. Fabrice Drouelle occupera la case de "Là-bas si j'y suis" (3), Nicolas Demorand, celle de 18h avec "Un jour dans le monde" dédiée à l'actualité (4), Alain Le Gouguec celle du dimanche après-midi avec "116, avenue Albert Londres". Avec Four les journalistes sont rois.


Foulquier LE saltimbanque de France Inter




















Mais tout ça c'était avant le drame. Toujours éveillé j'ai commencé à faire un cauchemar en imaginant que Four prenait (d'assaut) la direction d'Inter. Là on assistait à l'Apocalypse des programmes et l'info infiltrait de très très longues heures consécutives. Les après-midi me faisaient frémir ! De 13h à 20h, longue session d'info avec des faux-nez, pour faire croire que c'était pareil qu'avant, mais beaucoup plus "pointu" (sic) question actualité. Mathieu Vidard relégué le matin à 10h, Charline Vanhoenhaecker à 11h, "Le jeu des 1000 euros" à 11h45, Jean Lebrun à 12h30. L'après-midi dégagée, Four tricote l'info jusqu'à la… nausée.

Four invente de fausses émissions-prétexte pour permettre aux journalistes de déployer leur talent entre de très courts "sets" distrayants (sic). De cette façon Drouelle à 10' pour être "Sensible", Boublil même temps pour être "Classique", Heraud idem pour "Un endroit". Sept heures d'infos et 30' de "programmes. Voilà comment Four fait vivre son ambition. Mon cauchemar m'a littéralement laissé H.S. J'ai des convulsions, je transpire grave, ma tension est tombée dans les chaussettes. Le coup de Jarnac de la D.J. au printemps dernier revient en boucle. Peut-on imaginer un "saltimbanque" profiter de son temps d'antenne pour s'essayer à l'info, revenir sur un événement, faire intervenir des témoins ? Crime de lèse-majesté assuré.

Il faudrait dire à Four que le remplacement de "116 avenue Albert Londres" par "Very good trip", le dimanche à 16h sur Inter, n'est pas de bonne augure pour ses oracles fumeux. Qu'il reste une fois pour toutes à sa place et les Saltimbanques seront bien gardés (5). 

(1) De 1990 à 1999 jusqu'à ce qu'il soit nommé patron d'Inter, cette année-là, par Jean-Marie Cavada Pdg de Radio France, 
(2) Puis directeur de la rédaction sur cette chaîne et aujourd'hui le même titre à France Inter depuis la rentrée 2014, 
(3) "Là-bas si j'y suis", producteur Daniel Mermet, 1989-2014. Avec "Affaires sensibles" le journaliste Drouelle raconte très mal des histoires. Pour sa première année l'émission retenait moins d'auditeurs que Mermet.

(4) On notera l'emphase et la prétention d'un titre qui avec cette émission voudrait en 45' osculter "Un jour dans le monde" !
(5) Jean-Louis Foulquier, producteur 40 ans à Inter, animera "Saltimbanques", 1977-1978, France Inter, 18h05-19h (oui oui vous avez bien lu 18h05, o tempora o maures)

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