jeudi 30 juillet 2015

Allegro Fipissimo…























Est-ce que tu connais beaucoup de filles de Radio France qui mettent des framboises sur les tomates… ?

Ce joli titre m’a été soufflé à l’oreille alors que j’étais en migration saisonnière vers des contrées de soleil ardent. Et ceci n’ayant pas de rapport avec cela, il est plutôt agréable d’apprendre, de façon décalée, les jolis chiffres d’audience de Fip. De façon décalée car à la différence des autres chaînes qui tapent le tambour dès le 16 (juillet) pour dire toute leur satisfaction, Fip se la joue modeste. À Bordeaux (1) et Strasbourg (4,9% +0,1), l’audience progresse. Quant à Nantes (5,3% +0,6) et Paris (2,4%) l’audience serait historique . 

Mais que n’est-il besoin de connaître ces chiffres pour savourer le plaisir d’être à l’écoute de programmes musicaux qui plusieurs fois par jour nous interpellent, nous rappellent ou nous sollicitent à fredonner voire à chanter quelques chansons en français, en anglais, en italien ou en espagnol. Depuis plus de quarante-quatre ans la chaîne joue le slogan inventé par les fondateurs Garretto & Codou "Fip c’est 60’ de musique par heure". Même si les informations "locales" viennent ponctuer un programme avec ce qu’il faut de découvertes culturelles et/ou musicales.

Que n’est-il besoin de brandir ces chiffres ? Pour la tutelle ? Pour le Csa ? Dhordain (2) avait-il demandé à Garretto et Codou de faire de l’audience ? D’un jour doubler Inter, Musique ou Culture ? Une nouvelle chaîne prenait sa place dans le "paysage radiophonique" (3) et pourquoi aurait-il fallu que celle-ci soit immédiatement "mise dans le même sac" que ses trois aînées ? Programme original et particulier pour lequel les pratiques peuvent et doivent se différencier d’écoutes plus "traditionnelles" de la radio. 

Si ces résultats peuvent à juste titre stimuler les programmateurs et les animatrices ils ne devraient pas être utilisés par la direction de Fip et celle de Radio France comme les seuls critères de "bonne santé radiophonique". L’identité de Fip est tellement typée et indispensable à ses auditeurs qu’il conviendrait au-delà du qualificatif de "pépite" de l’inscrire définitivement au patrimoine de la radio publique plutôt que de la contraindre à une mécanique marketing qui manque absolument de distinction. 

(1) 3,4% stable et Arcachon 5,7%,
(2) Directeur de la radio à l’Ortf à l'époque de la création de Fip,
(3) Initialement en Ondes Moyennes à Paris (514 O.M.), puis en FM dans les régions.

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