mardi 17 mars 2015

"Écoute Europe 1… "






















Après une intense période d'écoute radio j'aime bien lever le pied… Le nez en l'air j'hume le printemps, l'air du temps et je laisse divaguer mon esprit en essayant d'oublier un peu la radio. Là il est 16h et je n'ai rien entendu depuis ce matin. Entre deux rendez-vous j'ai commencé à lire "Un an après" d'Anne Wiazemsky (1). Je le lis pour le sujet - 68 et après - et aussi parce que je me souviens d'avoir entendu Wiazemsky dans la matinale culturelle de Vincent Josse.

Je pourrais avoir oublié, je pourrais ne pas l'écrire. Mais ce moment (merci Vincent !) se grave simplement dans ma mémoire, pour le sujet, pour la façon qu'a Wiazemsky d'en parler, pour la délicatesse du producteur à ne pas chercher l'effet spectaculaire de l'époque, pour un moment d'attention soutenue à suivre une conversation, pas celui d' ingurgiter l'empilement qui sature tant de matinales qu'elles soient diffusées sur des chaînes publiques ou privées.

Mais voilà que page 19 Wiazemsky cite le conseil de Jean-Luc Godard avec qui elle vit : "Écoute Europe numéro 1". Je suis incorrigible, je butte sur "numéro". Quel correcteur a pu laisser passer ça ? "Numéro", pour la radio de la rue François-1er à Paris s'écrit en abrégé "N°". C'est une marque. C'est pas grave mais ça m'amuse. Peut-être aussi qu'Anne Wiazemsky dans son journal de l'époque l'écrivait ainsi !

En tous les cas Europe N°1" c'est le réflexe de Godard pour tout savoir sur les "événements." Il aurait pu dire "RTL". Très peu de chance qu'il propose France Inter, "la radio d'État". En 1968 ce sont bien les deux "périphériques" qui tirent leur épingle du jeu. Elles sont dans l'événement au point que le préfet de police Grimaud leur demandera de ne pas faire de "radio guidage" pour les étudiants (3).

Je vais dévorer "Un an après" et vous propose d'écouter deux archives sonores de "RTL" et d'"Europe N°1" .



(1) Éditions Gallimard, décembre 2014,
(2) France Musique, du lundi au vendredi, 8h/10h. A.W. le 26 février 2015,
(3) Mon entretien avec Jean-Pierre Farkas, à l'époque directeur de la rédaction de RTL,

2 commentaires:

  1. Bonjour,

    Quel correcteur a bien pu laisser passer François 1er au lieu de François-1er ?

    L'auteur cite Godard il n'y a donc pas faute. C'est un récit et il est normal de rapporter les propos tels qu'ils sont entendus. Si un interlocuteur âgé vous parle de "Radio Luxembourg" en parlant d'émissions postérieures à octobre 1966 vous ne le reprenez pas [ sauf si vous tenez à faire étalage de mauvaise éducation ] et parce que vous voulez rester fidèle aux propos vous écrivez Radio Luxembourg même en pensant très fort que la station ne s'appelle plus ainsi depuis belle lurette! Au mieux vous rassurez le lecteur pointilleux en ajoutant une note de bas de page.
    Je suis donc plutôt du côté de l'auteur en la circonstance mais le fond de l'article est juste et bien vu quant à l'importance des stations périphériques dans cette époque troublée.

    Bonne journée

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Fañch17 mars 2015 10:42
      Bon jour et merci correcteur,
      Un nom de marque même en littérature reste un nom de marque. Mais ça n'a vraiment aucune importance. C'était l'occasion pour moi de faire un "P'tit billet".
      Quant à Radio Luxembourg quand il y a lieu je précise (ex-RTL). Pareil pour Paris-Inter etc, etc

      Supprimer