vendredi 12 décembre 2014

Radio Canada : la mue ou la mort ?
















Avant de produire son premier documentaire radio (ci-dessous) Marie-Laurence Rancourt (1) avait publié dans le Huffington Post Québec un manifeste "Sortir du silence radio". Si, ici en France, Radio France entame sa mue profonde, au Québec Radio Canada est menacée de … silence. 

" Car si la radio, de par sa puissance, est réellement porteuse de virtualités bénéfiques - nous le croyons et le défendrons - elle peut également se révéler plutôt malsaine lorsque les voix tendent à devenir formatées, à se soumettre à une dictature de l'audimat, à parler pour finalement laisser place à un long et intolérable silence radio..."(2)

"Le matin quand j'ouvre la radio c'est pour être relié à une communauté" dit un de ceux qui témoignent dans le doc. Au Québec comme ici nous avons du souci à nous faire après les récents propos de Mathieu Gallet, Pdg de Radio France. Quelque chose est plus fort que la création, quelque chose est plus fort que l'histoire même de la radio, l'argent. L'argent à mobiliser pour un service public libre des participations financières des annonceurs, libre de la tyrannie de l'audimat, libre d'un retour sur investissement à très court terme.  

Et nous aimerions continuer à avoir le cœur qui bat au rythme de la radio. "La radio s'inscrit profondément dans la vie de chacun" affirme Emmanuel Laurentin producteur de "La fabrique de l'Histoire" sur France Culture.

• "Ce qui va changer c'est le financement du service public", 
• "Le service public en Belgique devient schizophrène",
• "Y'a pas d'économie de la radio, c'est ça qu'il faut atteindre c'est cette économie, c'est ça qui va changer la forme de la radio, qui va changer son contenu",
• "Il est surprenant que les industries culturelles n'aient plus d'organes de recherche", 

Je ne résiste pas à citer Marie-Laure Rancourt "Ce n'est pas tout de pogner (3) dans l'ici et maintenant ; il faut savoir s'adapter en ne vendant pas son âme au plus offrant". Ben question de "pogner… la radio publique" ce n'est qu'un combat continuons le début. 

Car "peut-être ils avaient oublié c'était quoi la radio" mais pas nous les auditeurs avertis et autres écouteurs sensibles. Allez un petit coup de "Radioactivity" de Kraftwerk… pour conclure ce documentaire-manifeste, signal d'alerte ultime avant la mue ou la mort.

(1) Étudiante en sociologie et instigatrice de la 1ère Journée d'étude sur la radiophonie québécoise, 
(2) in Huffington Post cité,
(3) "Pogner" en joual veut dire attraper.

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