dimanche 13 juillet 2014

Boulevard des Italiens…

La nuit - Marcello Mastroianni, Monica Vitti

















Ça sert à quoi les podcasts ? À collectionner des archives empilables ad vitam aeternam ? À se constituer une radiothèque exceptionnelle ? À s'imaginer programmateur merveilleux de sa propre radio ? À renforcer une attitude compulsive de conservation quand tout autour de soi fuit à la vitesse grand V ?  À se rassurer de posséder le bon dispositif pour fixer un présent qui malgré tout plonge irrémédiablement dans le passé ? À ne plus faire l'effort de mémoire pour faire ressurgir souvenirs diffus et autres anecdotes dérisoires (ou pas) ? À "détourner" le principe de la radio qui repose sur l'instantanéité et l'éphémère ? (1) 

Comme d'autres sans doute je consulte régulièrement ma podcasthèque, casse-tête, et détermine avec assurance et néanmoins fébrilité ce qui peut encore y demeurer et ce qui n'a vraiment plus d'intérêt conservatoire. Hier samedi "Tout devait disparaître" ou presque. Si j'ai plongé dans ce magma radiophonique c'était surtout pour y réécouter une émission de l'été 2013 de France Musique dont je savais qu'il me fallait la réécouter pour en prendre toute la mesure.

Du 17 au 31 août 2013, chaque samedi matin, Laurent Valero a animé pendant deux heures, "Boulevard des Italiens" (2). Rappelez-vous, si vous avez écouté, comment ces samedis prenaient une autre couleur, une autre émotion, un autre élan vers la joie. Oui la joie, ce mot que je n'écris pas souvent et qui pourtant est celui qui décrit le mieux comment la radio tout au long de ma vie y a largement participé. Ce petit bonheur simple d'écouter et d'être transporté je l'ai trouvé l'année dernière Boulevard des Italiens"On dirait le Sud, le temps dure longtemps et la vie sûrement plus d'un million d'années…". 

Alors j'ai rassemblé mes quatre samedis en un seul et fait durer le plaisir d'un autre tempo, d'un autre rythme et d'une autre histoire pour ce pays que j'aime et que je ne connais pas… 


Demain, 14 juillet, il y aura vingt et un ans 
que Léo Ferré aura disparu, à Castellina in Chianti (Italie).
À 9h je tirerai un feu d'artifice, comme lui chantait "Le crachat"









(1) Autant de questions qui j'espère participeront de la réflexion que veut mener le nouveau Pdg de Radio France, Mathieu Gallet, sur la disponibilité et la gratuité du podcast… 
(2) Épisode 1, Épisode 2, Épisode 3, Épisode 4,

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