mercredi 12 mars 2014

Bernadette, Anaïs, Catherine, Yves, Christine… et Marion

Bernadette (au centre) avec sa soeur
et ses parents, vers 1930 
© D.R.











Je vais prendre l'histoire par l'autre bout. Parce que c'est aussi l'histoire. Celle de la radio à côté de celle racontée dans un documentaire. Il était une fois, hier, ce matin du 11 mars, tiens c'est la date de naissance de ma grand-mère, Catherine Le Henan m'informe que dorénavant elle me suit sur Twitter. Catherine Le Henan ? "Catherine Le Henan, mais je suis sûr que fut un temps vous me suiviez déjà non ?" J'envoie mon message de bienvenue, en bilingue, à cette payse. Et je regarde un peu mieux sa "bio". Un lien sous son avatar sur lequel je lis "… franceculture" m'intrigue. J'y file tout de go. Et là je découvre un peu stupéfait son documentaire "Bernadette et Anaïs". L'ai-je déjà entendu au moment de sa diffusion (1) ? L'ai-je oublié ? Suis-je passé à côté ? Je démarre la réécoute. 

Irène Omélianenko fait l'annonce du doc. Après avoir cité Catherine, elle nomme Christine Robert. Dans ma tête c'est immédiat j'associe Christine Robert à Marion Thiba. C'est comme ça. J'aurais pu, pour cette réalisatrice, en citer beaucoup d'autres bien sûr mais, pour la force d'évocation et de complicité qu'avait évoquée Marion lors du Festival Longueur d'Ondes en 2011, c'est de l'une à l'autre mon association "définitive". Le documentaire n'a pas commencé et déjà mon esprit a galopé. Irène ajoute à son annonce l'ingé-son Yves Le Hors. Nous voilà entre "pays". Avec Yves on est rentré il y a juste un an de Cordouan et on a causé. Puis Yves m'a envoyé une photo de légende. Je ne peux pas arrêter Irène dans son propos. Ah ben si, c'est vrai je suis en streaming. Et vogue le bateau. Mon voyage extraordinaire peut commencer. Je suis en place. Bernadette, Anaïs, Catherine, Yves, Christine et Marion aussi…

Comment ai-je pu louper ce doc ? À quoi ça tient d'y (re)mettre l'oreille ? À rien mais à rien du tout. Comment peut-on laisser passer ce qui est passé si c'est utile à notre présent ? Pourquoi les archives sont-elles toujours ou trop souvent "accessoires" ou de circonstance ? Pourquoi l'"alerte" de Catherine Le Hénan ne trouverait-elle-pas sa place dans un mouvement plus vaste, ordonné et désordonné, captif et accessible 24h/24 ? Ma petite histoire du jour ne prêche t-elle pas pour une valorisation permanente des archives ? Une fois l'émission diffusée, le documentaire écouté, les sens bouleversés n'est-ce pas là que tout commence ou que tout peut commencer ? Hier (2) quand une émission était finie il fallait passer à autre chose et se préparer "à nourrir aujourd'hui et demain". Mais aujourd'hui comment se passer, se couper d'une telle richesse ?  Pourquoi cette richesse devrait-elle se trouver confinée dans une case joliment baptisée "Archives" ? Si le terme peut en repousser certains (les adeptes de l'éphémère, de la table rase et de la marche gaillarde vers un futur radieux) il suscite chez tant d'autres le désir de découverte et de connaissance. C'est quoi cette furie de lendemains qui chantent pour des hier qui désenchanteraient ?

C'est en partie l'histoire de la radio elle-même, il est vrai. Mais, maintenant et ici, mettons au goût du jour le potentiel exceptionnel que nous offrent les technologies récentes pour valoriser au présent le patrimoine sonore de la radio. Bon, je vais pouvoir reprendre l'écoute du documentaire de Catherine Le Hénan. Elle me pardonnera la longue digression qui m'a empêché de suivre le fil de l'annonce. Mais, vous le savez mes chers auditeurs, je ne rate jamais une occasion de montrer comment il est indispensable d'instituer et d'institutionnaliser l'accès permanent, pour tous, aux archives radiophoniques.

(1) 26 janvier 2012, France Culture, Sur les Docks, 17h, du lundi au jeudi,
(2) Avant le nouveau temps du streaming, du podcast… 


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