mercredi 15 janvier 2014

La récré médiamétrique…

Règle de mesure d'audience


Hier matin, la directrice de la grande épicerie des médias, Madame Philomène Médiamétrie, réunissait les chefs de rayons pour leur faire part de leurs résultats individuels du dernier trimestre. Chacun, après avoir reçu son "billet de satisfaction", s'est chargé de le faire savoir aux médias passionnés par les résultats, les podiums et si peu par les contenus. Médias qui se sont empressés de s'essayer à des "analyses" creuses basées exclusivement sur les chiffres et les pipoles qui les drivent. On aura bien remarqué que Madame Médiamétrie se frottait les mains de satisfaction, elle qui gagne à tous les coups les dividendes de la vente de ses statistiques. On a longtemps moqué l'ancien leader politique communiste, Georges Marchais qui depuis les années 70 trouvait toujours le moyen de valoriser les chiffres des résultats aux élections de son parti, bien que ceux-ci d'échéances en échéances, baissaient inexorablement. Ce matin dans la cour d'école, sous le regard bienveillant et maternel de la Médiamétrie, chacun a essayé de faire croire à l'autre que ses chiffres étaient en progression.

© AFP

 


Qui est dupe ? RTL première radio de France en PDA, Inter meilleure matinale, Europe 1 plus forte progression, RMC doublant France Info, France Culture stabilisée, et caetera et caeteri. Fastidieux, pénible, et franchement dérisoire cette grosse tambouille chiffrée avec des gromelots indigestes dedans. Les gromelots ce sont les analyses superfétatoires des médias qui n'écoutant pas la radio sont bien contents de trouver les chiffres qui leur permettent de masquer l'incompétence dont ils font preuve pour gloser sur un média qu'ils ignorent où dont ils n'écoutent souvent que les sessions d'info. La course à l'échalote de cette 126 000 (1) est navrante, affligeante et désespérante pour les contenus radio, les résultats étant principalement utiles aux annonceurs des radios privées qui, à l'appui de ceux-ci, peuvent renégocier les coûts de leurs spots publicitaires ou s'attendre à ce que les radios les majorent.

C. Colonna







Le même jour, Renaud Revel de l'Express nous informait de l'autre course à l'échalote qui sollicite l'intelligentsia médiatique. Démarrée en novembre 2013 elle concerne la Présidence de Radio France (2). Auraient ou ont postulé Louis Dreyfus (Le Monde), Laurent Joffrin (Le Nouvel Observateur), Nicolas Demorand (Libération). Christopher Baldelli (Pdg de RTL) et Mathieu Gallet (Pdg de l'Ina) pourraient être sollicités par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA), ainsi que Martin Ajdari et Bruno Patino (France TV). Et dans cette joli brochette masculine il convient d'ajouter Catherine Colonna (Ex-ministre de de Villepin). Dans les couloirs, les coursives, les ascenseurs de la maison de la radio circulent des noms de femmes au prestige journalistique reconnu. Ils circulent. Dans cette liste Demorand a "tenu le micro" quelques années à France Culture et à France Inter. Hormis sa fonction de journaliste que connaît-il de la radio ? Patino a dirigé France Culture moins de deux ans et est spécialiste du numérique dans les médias (LeMonde, télérama, France TV). Baldelli manage RTL. Question : comment peut-on passer du privé au public ? De la gestion d'une chaîne qui n'invente plus rien (3) et qui est un formidable réservoir financier lié à la publicité à celle d'un groupe qui propose une offre radiophonique large dans le cadre du service public ? Attendons et souhaitons que des femmes se présentent.

(1) Dénomination de la vague de sondage disponible en Pdf ici,
(2) Voir l'article de Grégoire Poussielgue publié aujourd'hui dans Les Échos,
(3) Ah si le "second écran" (sic) et la radio filmée (farce pas drôle),

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