mercredi 4 décembre 2013

5% d'émissions excellentes…

la maison de la radio en 1963 @RF









"La marche de l'histoire" a fait le pari de fêter le cinquantenaire de France Inter en abordant cinq thématiques : "Le baptême de France Inter", "L'information au temps du Général", "Les auditeurs", "Les nuits", "Une réalisatrice : Maryse Friboulet". Il était bien normal que pour la première émission de cette série, Jean Lebrun invite, l'historien des médias, Jean Noël Jeanneney. Et comme à son habitude Lebrun caracole entre passé, présent et avenir emmenant son érudit invité a poser et contextualiser ce qui a participé de la naissance de la nouvelle radio publique "France Inter" sur le socle de "Paris Inter". Et comme toujours avec Jeanneney on se régale de sa façon de raconter, posée, savante et captivante.

L'homme est suffisamment libre pour pouvoir, sans détour, évoquer sur les ondes nationales, la concurrence en 1963 des radios "périphériques" commerciales, Radio Luxembourg (future RTL) et Europe n°1. Et de constater qu'à la radio nationale, malgré la puissance créatrice des fondateurs de la radio moderne (1), pèse le poids de l'État, de son ministre de l'information Alain Peyrrefite et de la parole du "Grand commandeur", de Gaulle "La radio est un magnifique instrument de soutien à l'esprit public" (3). Quand, de son côté, le 22 juin 1963, Europe n°1 rassemble pour la "Nuit de la Nation" des centaines de milliers de jeunes galvanisés par ce qu'ils écoutent sur leur transistor "La musique des copains".

Et Jeanneney d'enfoncer le clou de ce qui l'a sûrement animé pendant sa présidence à Radio France (4), "L'image à la télévision détourne de ce qui est dit, alors qu'à la radio ce qu'on entend marque la mémoire et la sensibilité". Cette "vérité" risque d'en prendre un coup dans les prochains mois quand la radio filmée sera devenue la norme. Quant à Lebrun, il retourne, dans une magnifique pirouette, le principe de Roland Dhordain (5), toujours défendu par Philippe Val (6) "Donner à entendre aux gens ce qu'ils ne savent pas qu'ils aimeront" en suggérant "On finit par aimer ce qu'on a pas demandé". Du pur Lebrun qui d'un coup de griffe montre qu'en bon conteur il ne s'en laisse pas conter.

Les players des cinq émissions s'ajouteront en bas de page au fur et à mesure de leur diffusion. 

(1) Dont Paul Gilson, directeur des programmes de Paris-Inter qui affirmait "5% d'émissions excellentes ça entraîne tout le reste…",
(2) Charles de Gaulle, président de la République et libérateur de la France en 1944,
(3) Discours d'inauguration de la maison de la radio, le 14 décembre 1963,
(4) 1982-1986,
(5) L'artisan du passage de "Paris-Inter" à France Inter, et futur directeur de la chaîne
(6) Actuel directeur de France Inter.


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