lundi 16 septembre 2013

Parler pour ne rien dire (à la radio)…







C'est lundi et, depuis deux heures au moins, les chroniqueurs de tout poil et autres experts économistes, polémistes et géopolitistes viennent encombrer de leur bla-bla les matinales de la radio, qu'elles soient publiques ou privées. Le pire sans doute, dans la suffisance et l'auto-satisfaction béate, résidant dans les chroniques politiques où l'officiant se hausse du col en permanence, enfonce les portes ouvertes, surfe sur la vague-tendance-lourde, ricane du malheur de la droite, fait semblant de compatir aux malheurs de la gauche, moque les verts, fustige l'extrême droite et enferme l'extrême gauche à gros traits derrière les barreaux d'un goulag d'Union soviétique pré-Gorbatchev. 

Ça c'est l'édito politique du lundi, mais le mardi, "on prend les mêmes, on mélange tout et on recommence". Un certain Hollande mou lundi sera "va t-en-guerre" le mardi, entreprenant le mercredi, affaibli le jeudi, en phase avec l'opinion le vendredi, et d'un "dynamisme inattendu" la semaine suivante. Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi les prévisions de Madame Soleil de ces bonimenteurs de foire ne concernent que cinq jours de la semaine ? Comme si la politique était en congé le samedi et le dimanche ? Ces plumitifs ne se contentent pas de commenter, ils pronostiquent aussi. Avec eux vous êtes assurés de ne jamais toucher le tiercé dans l'ordre, pas plus que dans le désordre. Avez-vous déjà entendu un éditorialiste politique venir s'excuser à l'antenne de dire à longueur d'année tout ou son contraire et inversement ? Ces commentateurs professionnels imaginent sans doute qu'on a la mémoire courte et qu'ils peuvent ainsi faire oublier leur bla-bla d'avant-hier. Le ridicule ne tue pas. "Du moment que ça cause".

Ça cause de quoi ces faiseurs de grommelots ? De rien, mais de rien du tout. Billets d'humeur fait de grosses ficelles voulant faire accroire que de leur lorgnette, à la visée très étroite, ces observateurs politiques auto-promus pourraient influer sur les politiques (le personnel et les idées) et plus encore sur les auditeurs qui, chaque matin, feraient évoluer leur opinion en fonction de ce que Machin/Machine a dit, que ce soit avec l'estampille "politique", "intellectuelle" ou "grosse gaudriole franchouille". Ça rentre difficilement par une oreille et ça ressort aussitôt, préoccupé que chacun est à "torcher le petit", se brosser les dents, absent devant le grille-pain en panne ou fulminant dans le bouchon récurrent du périphérique ouest. Les chroniqueurs politiques et autres gourous du "n'importe nawak" ne servent à rien mais à rien du tout. Sauf à être la caution/image de marque pour la chaîne qui les emploie (1) et qui en fait des tonnes pour annoncer que ce rendez-vous est un con… tournable.

À se prendre autant au sérieux ces gloseurs de première, histrions de caf'conc', paltoquets du verbiage feraient mieux de laisser leur place à une pause musicale, qui elle au moins aurait le mérite de remettre les pendules à l'heure. Celles de la bonne humeur et du "pas de côté", que ces tristes sires, imbus d'eux-mêmes et de leurs certitudes seraient bien en peine de faire, au risque de se fouler la cheville, sur la ligne bien droite et bien lisse qu'ils ont tracée de leur carrière, qui de fait colle "comme un gant" à celle des politiques.

(1) Le transfert d'Alain Duhamel vestige d'Europe 1 qui se la joue maintenant sur RTL,

Feraient mieux de s'inscrire là.



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