vendredi 12 avril 2013

Le philosophe, la radio et la… radio










Il y a un "principe" qui veut qu'à la radio publique (et privée) on "utilise" les compétences des producteurs ou des journalistes dont on dispose sur place, pour intervenir sur un événement particulier, pour le commenter et/ou l'enrichir de la connaissance de celle ou de celui qui sera alors reconnu comme un spécialiste. Pas besoin d'exemple vous en avez forcément un ou deux récents en tête…

Alors que Cahuzac continue d'agiter le cocotier, les médias ne se résignent pas à lâcher un si bel os, quitte à le ronger jusqu'à la moelle. Et puis surtout, il convient de ne pas modérer le commentaire : "Commentez, commentez il en restera toujours quelque chose…". Quoi de plus excitant pour une radio privée de grande audience, Europe 1, que de "débaucher" pour quelques minutes un producteur, un penseur reconnu ? Si ce dernier est, qui plus est, philosophe (1), on est sûr de convoquer un haut niveau d'analyse et donc de tout faire pour élever le débat.

C'est dans cet esprit que Nicolas Poincaré, journaliste à Europe 1, et animateur de la session d'information du soir, a demandé à Alain Finkielkraut de venir faire part de ses points de vue. On le verra, tant pour ce qui concerne J.C. (2), que pour les méthodes d'investigation de Médiapart qui hérissent un tout petit peu le poil du Finky ! Aussitôt je m'interroge : comment se fait-il que le dit-Finky, historique de France Culture (3), n'ait jamais été sollicité par sa chaîne pour commenter l'événement ? Serait-ce la présence sur la chaîne d'Edwy Plenel pour une chronique hebdomadaire (4) qui aurait obligé - dans le cas d'une intervention à charge de Finkielkraut contre Mediapart - de donner un "droit de réponse" au dit Plenel, ou tout au moins de proposer sa participation à un débat sur le sujet ? Préfère t-on laisser Finky dans sa "case" pour qu'il n'empiète pas sur le travail des journalistes ? Autant de questions dont je ne suis pas sûr de connaître les réponses à court terme.

Guettons comment dans quelques semaines, Finkielkraut proposera un numéro de "Répliques" sur le sujet. Fera t-il venir le loup (Plenel) dans la bergerie (Répliques) ? Invitera t-il Jean-Michel Apathie pour que ce dernier continue de désigner Plenel comme un justicier sans les attributs de la justice ? Convoquera t-il un colloque à la Sorbonne, où, avec les plus grandes autorités morales et politiques de ce pays (5), il mettra en pièce un journalisme de "dénonciation" ? Vous le saurez bientôt, mes chers auditeurs, en écoutant France Culture au quotidien ! (6)


"J’ai une autre idée du journalisme d... par Europe1fr

Demain à 8h30, en trois volets, retour sur le film "La maison de la radio"

(1) Bien écouter la fin de l'entretien du player ci-dessus,
(2) Initiales modestes pour celui qui est en train de faire voler en éclats (de voix) le gouvernement et peut-être même la Vème République, rien moins !
(3) Répliques, le samedi, 9h05 et ce depuis 1985 (?)
(4) Lignes de fuite, le samedi, 18h55
(5) Il en reste ?
(6) En concluant ce billet par des questions "ronflantes" je pastiche celles posées à l'issue des feuilletons populaires des années 50 et 60, où il fallait absolument se garantir de fidéliser l'auditeur en laissant un suspens… torride. Qu'on se le dise Finkielkraut est devenu un suspens torride à lui tout seul !

2 commentaires:

  1. Sacré Finkelkraut, qui n'hésite pas à se plaisser présenter comme philosophe, alors qu'il n'a jamais inventé un concept ou élaboré de système de pensée. C'est un essayiste brillant, souvent discutable, et suffisamment adroit pour s'autoriser quelques tours de passe-passe sémantiques assez lourds quand même pour qui sait écouter. Disons que c'est un radiophilosophe comme il y a des télévangélistes. Dire que la corruption est un phénomène marginal, c'est quand même faite preuve d'une complaisance suspect à l'égard du monde politico médiatique (woerth, cahuzac, strauss kahn, balkany, Le pen, pour ne citer que ceux là c'est pas vraiment marginal, et l'on ne parle pas de tapie, protégé par Lagarde, etc etc...
    Le bric à brac, c'est plutôt la pensée de Finkelkraut, qui passe de l'investigation journalistique à la terreur de la révolution... Où une tête est elle tombée, a-t-on envoyé un seul coupable à la guillotine ou dans un camp de travail ?
    Quand Finkelkraut évoque un possible fou-rire je rêve de voir ça... Lui qui ne cesse de fustiger les humoristes, qui seraient avec les journalistes les nouveaux Couthon ou Fouquier-Tinville du 21 eme siècle.
    Et la façon, de transformer une enquête journalistique en délation est assez pitoyable... Et l'ellipse qui permet de médiapart à loft story, est une imposture intellectuelle qui relève du grand n'importe quoi. Sous couvert de pensée Finky joue exactement le jeu du discours médiatique ambiant...

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  2. C'est bizarre à dire mais j'arrive à l'écouter raconter des conneries à longueur d'antenne rien que pour le timbre de sa voix..je dois être un esthète lubrique et insensé...:-)

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