mercredi 9 janvier 2013

Pour tout vous dire…










Pour tout vous dire… je vous le dis chaque jour ! Pas de changement. Et pourtant si. Je vous propose d'écouter Jean Renoir parler des changements du siècle (le vingtième), alors que, lors de son entretien avec Jean Serge (1), nous venions juste d'en passer la moitié. J'aime énormément la voix gouailleuse de Renoir (et son cinéma aussi) et j'aime assez son regard posé sur les choses de la vie. Il nous renseigne d'une époque et d'un point de vue original. L'écouter, au cours des quinze entretiens (2) qu'il a donnés à cette époque-là, permet de contrebalancer le mouvement perpétuel de l'actualité qui nous assaille. Il nous donne du grain à moudre pour nous frotter avec le réel (3)

Ces entretiens pourraient être le fil rouge d'une série consacrée au changement, dans le même esprit de ce que fait Jean-Noël Jeanneney tous les samedis (4). Si le "fameux" 5 à 7 qui vient de s'installer sur la grille de France Culture, s'était appelé le "6 à 8", on voit bien comment ces entretiens (et d'autres) auraient pu trouver leur place dans "Du grain à moudre" (5). Choisir perpétuellement le prisme de l'actualité immédiate, agitée comme un hochet par France Culture, participe et du consumérisme forcené et de l'infotainment (6) et font s'éloigner inexorablement la chaîne de l'esprit qui était le sien d'aborder la culture dans toutes les acceptions du mot (7).

(1) Radiodiffusion Française, 17 octobre 1958, à environ 17', Renoir évoque l'avenir de la radio,
(2) Disponibles à l'écoute en streaming sur l'Ina,
(3) Pas celui que voudrait convoquer dans l'urgent immédiat le directeur actuel de France Culture,
(4) France Culture, Concordance des temps, 10h 
(5) France Culture, du lundi au jeudi, 18h20-19h,
(6) Anglicisme, genre de programmes (télévisés, cinématographiques, etc.) fournissant à la fois de l’information et du divertissement,
(7) Laissant à la chaîne généraliste France Inter le soin de faire cohabiter savamment programmes et informations, puis à France Info de se spécialiser dans l'information en continu… 

1 commentaire:

  1. En dépit de quelques coups de pieds bien placés dans les chevilles de "MonsieurleDirecteurvousêteschezvous" pas moyen de le faire revenir sur l'appellation "5 à 7" la stupidité de la référence à Varda n'échappant à personne bien entendu. Penser qu'un jour il me serait donné de vivre des "5 à 7" avec Irène Omélianenko ne m'avait pas encore effleuré l'esprit; vieux reste d'élégance collant à la peau sans doute,nul n'est parfait! Et toujours cette insupportable litanie des chiffres de téléchargement...

    RépondreSupprimer