jeudi 3 janvier 2013

À la radio… on peut tout entendre





Mais pas tout avaler ! Si quelqu'un n'avait pas eu la bonne idée de tweeter, ce matin, l'info comme quoi Olivier Poivre d'Arvor avait présenté ses vœux à France Culture, la chaîne qu'il dirige, je ne les aurai jamais entendus. Mais d'abord écoutez-les ! Comme moi vous serez peut-être surpris d'entendre une annonce, à la limite de la "machouille", pour ne pas dire un peu bâclée ou même expédiée. Entendre ça est stupéfiant : "Pas de monde selon cette semaine de Laure Adler mais plutôt pour écouter et commencer la bonne année, écoutez donc les vœux du directeur de France Culture, adressés à vous chers amis auditeurs les vœux du directeur Olivier Poivre d'Arvor".

C'est quoi cette diction, cette façon de "se débarrasser" d'une chronique pour mieux passer à autre chose ? Pourquoi un texte aussi peu élaboré, avec des répétitions, l'absence de ponctuation ? Pourquoi marquer l'absence de Laure Adler et ne pas s'en tenir aux vœux du directeur ? Ceux-ci commencent par "Et oui, un petit mot en cette fin d'année…" Bigre je me pince, ne serait-on pas le 2 janvier ? Est-ce qu'à la dernière minute Laure Adler a fait savoir qu'il n'y aurait pas de "selon" ce mercredi matin ? Est-ce quelqu'un a écouté le "bobino", pour au moins proposer à l'animateur de la matinale de préciser que c'est une rediffusion ? Est-ce qu'on n'aurait pas pu "supprimer" les premières secondes qui évoquent un texte dit en 2012 ? 

Cette façon de se faire enfermer dans la rigidité d'une grille plus implacable que celle des mouvements d'avion à Roissy, a quelque chose de totalement renversant. Pourquoi ne pas donner une autre place au directeur de la chaîne ? Pourquoi caser ce son-là à tout prix ? Pourquoi ne pas proposer une respiration, une musique, une archive, ou… (et en avoir un bon paquet sous la main pour tous les "aucazou") ? L'expérience des équipes techniques et de l'animateur de la matinale est patente, alors pourquoi donner cette impression de totale amateurisme et d'empressement, alors que la matinale n'a démarré que depuis quarante-sept minutes ?

Il faut juste que Marc Voinchet et ceux qui travaillent avec lui prennent le temps d'imaginer que l'auditeur écoute, et mieux, écoute attentivement, et qu'au titre de cette écoute attentive il n'est pas prêt à "gober" tout et n'importe quoi, au seul prétexte d'une pseudo "priorité à l'info" ou tout autre formule creuse, un rien méprisante pour l'auditeur de France Culture qui, depuis cinquante ans, n'a pas toujours eu à subir ce "gavage infomaniaque". Ce modèle de matinale traitée comme "une charge de la brigade légère" a t-il quelque chose à voir avec l'esprit de la chaîne dont le leitmotiv est, faut-il le rappeler, la culture ?

Quant aux vœux, que je n'ai pas écoutés lors de leur diffusion initiale, j'ai surtout entendu évoquer des opérations médiatiques type "24 heures" et le cinquantième anniversaire de la chaîne. Avant cette célébration, se posent toujours la question du séquençage par heure des différentes émissions et l'organisation des soirées où le documentaire devrait trouver sa place dès la fin du feuilleton (1). À trop se focaliser sur le prestige on pourrait en oublier l'essentiel, le quotidien, le minuscule. Ces "petites attentions de rien" qui faisaient tout et particulièrement l'excellence de la chaîne. Qui faisaient…

(1) Plutôt qu'être relégué à 23h. 

5 commentaires:

  1. Oui, il faudrait aussi que Marc Voinchet sorte de cet entre soi si complaisant qui caractérise son émission. On s'en fiche un peu de ce qu'il se passe dans le studio, de son ambiance, des croissants... On a souvent l'impression iqu'il n.ont aucune conscience qu'ils s'adressent à des gens qui sont en train de vivre autre chose qu'eux... Et puis cette façon répétée d'interrompre ses interlocuteurs est agaçante. Comme s'il voulait se faire valoir à leurs dépens.

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    1. Bonjour et merci de votre commentaire. Toutes les bonnes raisons pour sortir de ce tunnel d'infos insupportables et insupportées…

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  2. Attendez... Non. Je ne le crois pas. Non, ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible ! Vous nous faites une blague, Fanch, c'est un montage de votre part ces "voeux" d'Olivier Poivre D'Arvor. Comment, non ? Non ? Je suis effondré, laminé, en rage. On a là comme Directeur de France Culture, un type qui bafouille, cherche ses mots, se répète, ne dit rien, ou alors des banalités, énormes, creuses, stupides. Le niveau sous zéro du rien.

    Faire passer cela à l'antenne, c'est montrer un complet mépris pour tout auditeur.

    La manière dont Poivre D'Arvor parle, les mots qu'il choisit, tout cela est l'antithèse absolue de l'esprit et de la nature de France Culture. Tout ce que ce "Directeur" sait dire, c'est qu'il va y avoir une "fête" pour les 50 ans de France Culture (et comment il le dit !). La "fête" ! La "fête" ! Mais on se moque de leurs p... de fêtes qui polluent déjà l'antenne, matin, midi et soir de rires cons, de grosses vannes archi-nulles. On en a rien à f... de leur copinage, rien. Et tout cela, pendant que de vrais créateurs piaffent d'impatience de passer à l'antenne et que des gens de la Maison France Culture crèvent de honte face à l'image donnée à leur boîte par quelqu'un qui aurait dû être éjecté depuis longtemps.

    En 2'57", l'arrogance et la médiocrité de la prétendue élite de France Culture dans toute sa laideur.

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    1. Y'a dû avoir un couac quelque part ! Faire des vœux entre deux portes, entre deux fêtes, entre deux blancs… comporte des risques ! Dresser un inventaire (sans la poésie de Prévert) ce ne sont plus des vœux mais des faits établis. Des vœux de la part d'un directeur de chaîne radiophonique culturelle devraient être l'occasion un inventaire poétique des imaginaires… Las, M. d'Arvor marche à l'actu et à coups de "24h", on guette non sans impatience les "24h" du Mans… Quant aux chiffres que fustige Jakki ils pourraient laisser à penser que d'Arvor ne tardera pas à inventer la radio… chiffrée. Il ne nous restera plus qu'à nous mettre au garde à vous ! Préparons nos mouchoirs…

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  3. C'était donc euh comment dire les voeux du contrôleur de gestion de France-Culture qui s'adressait à toutes ces oreilles qui se dressent chaque jour un peu mieux pour euh .....bref, l'année prochaine ce sera le chef-comptable qui s'y collera pour les voeux de nouvel-an. Ce sera aussi bien j'en suis sûr!

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