lundi 10 septembre 2012

Radio +…







Autrefois pour travailler à la radio, on pouvait être passé par le standard (1), par la collecte des infos pour Inter Service Route (2), ou par le music-hall et la chanson (3). Aujourd'hui il va falloir imaginer que sa "seule" voix (4), ses talents de conteur (5) ou sa passion de l'histoire (6) n'y suffiront plus.

À l'appui de cette affirmation, l'expérience estivale d'Antibuzz (7). Thomas Baumgartner, créateur et animateur de cette émission, a montré au cours des neuf "sessions" qu'il a produites, qu'il fallait savoir croiser différentes disciplines dans l'air du temps qui ont à voir avec la communication. Qu'elles concernent les réseaux sociaux comme les nouvelles pratiques d'écoute, tout ça dans une écriture "transmédia" qui renvoie d'un coup les sus-nommés au paléolitique de la radio ! Et pourtant ceux-ci intervenaient la plupart il y a moins de cinquante ans. Autant dire des siècles à l'échelle d'internet ou du village global de Mc Luhan (8).

Donc Baumgartner a pensé son émission avec plusieurs cerveaux à la fois sans pourtant avoir … la grosse tête ! Entouré d'une équipe "sympatoche" il a réussi en moins de 45 mn à rendre captivante son émission et donner envie d'en savoir plus. Mais, mais, mais, je m'interroge toujours sur le format (méritait une heure soit 60 minutes, impossible aujourd'hui sur France Inter), le jour de la semaine (le samedi matin faut déjà être levé depuis au moins deux heures pour avaler ses All Bran là !), et la saison (l'été on pourrait peut-être lever le pied, non ?).

Et bien, c'est ça aussi qui a changé à la radio. La tournée des plages (9), les tests pour de nouveaux talents, les fréquences créées spécialement hors Paris (10) et une bonne dose de légèreté resteront datés du siècle passé. Aujourd'hui on continue à donner des repères à l'auditeur, on ne le bouscule pas, on le laisse dans un système "plombé" d'émissions encadrées par deux flash d'infos ou deux journaux avec très peu de formats courts, peu de surprises et encore moins de folie. "C'était pas mieux avant" comme dirait Patrice Blanc-Francard, directeur du Mouv', mais qu'est ce que c'était bien les étés à la radio qui savaient mixer joie, bonne humeur et savoir.

Mes fins de semaine de cet été étaient non seulement très concentrées dès 9h15 le samedi, mais mieux, j'ai du réécouter chacune des émissions d'Antibuzz une deuxième fois pour y grapiller la "substantifique moelle"… autant dire que pendant ce temps-là je ne rêvassais pas sous les pommiers ou m'interdisais les doigts de pied en éventail sur une grève typique de la côte nord du Finistère ! Car non contente de s'appeler Antibuzz, l'émission a su faire le buzz. Forte de ça on pouvait penser qu'elle s'installerait dans la nouvelle grille des programmes. Il n'en fût rien mais… ce n'est peut-être que partie remise !

Les noms qui suivent ont fait l'histoire de la radio publique, il en va autant pour de nombreuses voix de RTL, Europe 1 et RMC… qui ont marqué aussi son histoire.

(1) Jean-Louis Foulquier, animateur radio sur France Inter, principalement des émissions autour de la chanson, du milieu des années 60, au début des années 2000,
(2) Gérard Klein, animateur radio sur France Inter et sur les trois privées (Europe1, RTL, RMC), c'était sa fierté !
(3) Georges Lourier, animateur radio à France Inter,
(4) Kriss, animatrice à France Inter et à la création de FIP (France Inter Paris),
(5) Claude Villers, ex-catcheur, animateur radio à France Inter ou Gérard Sire,
(6) Jean Lebrun, La marche de l'histoire, France Inter, du lundi au vendredi, 13h30-14h,
(7) France Inter du 30 juin au 25 août 2012, le samedi de 9h15 à 10h,
(8) Marshall McLuhan, The Medium is the Message,1967,
(9) De Madame Inter (Annick Beauchamp), du podium Europe 1…`
(10) Les radios vacances de Garretto et Codou créées par Roland Dhordain, directeur de France Inter.

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