lundi 6 août 2012

Le blog-note de l'été (5)…

Gérard Klein


Europe 1 c'est de la radio ? 
Pourquoi alors cette chaîne cire t-elle en permanence les pompes de la TV (1) ? Pourquoi pour parler de mémoire collective s'appuie-t-elle sur ce média ? La radio n'a pas de mémoire collective ? L'"énorme" est atteint quand le journaliste annonce "Après une pause (de pub, of course)… vous allez voir…". C'est merveilleux le langage parlé ! On va voir à la radio ? L'exercice est tellement périlleux (parler d'images à la radio) que le journaliste habitué aux écrans ne prend surtout pas la peine d'employer le verbe "écouter"… Et ça sert à quoi d'écouter des sons TV à la radio quand initialement ils sont accompagnés d'images ? Même si ceux-ci ont été surabondamment ressassés. Impossible pourtant de reconnaître immédiatement Daniel Balavoine dialoguant avec François Mitterrand, si avant l'écoute on ne présente pas les intervenants. Pourquoi Europe 1 ne met-elle pas en valeur ses propres archives (en cours de numérisation) ? (2)

Le président de l'Institut National de l'Audiovisuel, Mathieu Gallet, était l'invité de l'émission et il aurait été difficile pour le journaliste d'évoquer les archives radio de l'Ina qui ne concernent que… la radio publique (à quelques très rares exceptions près). Quel dommage cette allégeance permanente à la TV et quel dommage que le président d'Europe 1, Denis Ollivenes au lieu de réinventer "Europe Stop" ou "Musicorama"  n'incite pas ses équipes à mettre en valeur les propres archives de la radio privée.

L'histoire de la radio, là voilà !
Mercredi 1er août on pouvait Déjeuner sur l'herbe sur France Culture, avec le gotha de la radio : Hervé Glevarrec (commissaire de l'exposition "Ouvrez grand vos oreilles" au Musée du Cnam), Sylvain Gire (directeur d'Arte radio) et Thomas Baumgartner (producteur à France Culture et France Inter). À deux reprises Baumgartner a dit à Gire une autre façon d'y entendre (la radio) sans pour autant que leurs propos ne soient antinomiques. Les nuances sont riches. Écoutez donc voir !

C'est pas moi (le Président de la République) c'est lui (le CSA)
Pour nommer les Pdg de l'audiovisuel public, François Hollande a pensé à ça et même à ça !

Nuit de la radio
Après Paris (en juin), la voilà à Lussas (Ardèche) avant de pousser jusqu'à Brest en février 2013 pour le festival Longueur d'Ondes

Bzzz ! Bzzzz! Bzzzzz!
Autrefois l'été les radios, et France Inter que j'écoutais, changeaient de rythme, de ton. Une certaine légèreté s'installait et Gérard Klein (3) enfilait les perles, les chansons et sa bonne humeur. Aujourd'hui c'est l'été sur les ondes mais on dirait qu'il ne faut surtout pas bousculer l'auditeur dans ses habitudes… habituelles. Pourtant une partie de ces auditeurs quitte son domicile (facile à cirer) et bouscule la routine quotidienne. Ce n'est pas le choix d'Inter qui le samedi matin nous "oblige" à être concentré pour écouter les toutes petites quarante-deux minutes qu'anime Thomas Baumgartner pour #Antibuzz.

À l'antenne depuis le 30 juin, le sixième numéro du 4 août semble bien avoir trouvé son ton, son rythme et son style. Un invité, deux chroniqueurs, trois morceaux de musique et pour clore chaque chapitre ce qui ressemble bien à un mistigri. L'auditeur a alors deux solutions, vaquer à ses occupations et écouter d'une oreille distraite, il perdra alors très vite le fil, soit se concentrer et ne rien faire d'autre. C'est ce que j'essaye de faire chaque samedi. Quand l'invité est précis, concis et simple (Francis Pisani) ça fonctionne très bien. Il donne envie d'aller y regarder de plus près, même s'il est déjà passé par France Culture (Soft Power) et RFI.

Baumgartner rythme l'affaire, accroche une chronique, un son, une autre chronique, le tout de façon assez fluide sans que l'auditeur ne se rende compte qu'il mène la-charge-de-la-brigade-légère-en-moins-de-temps-qu'il-n'en-a-fallu-au-Général-de-Gaulle-pour-scander-"Vive le Québec libre"… Ouf ! Pas facile ce format de 42/43 minutes encadré par un tunnel d'info de 13mn (un de plus) et l'auto-promo-qui-sature en fin d'émission. Question à 2 balles : si les journalistes s'autorisent à dépasser allègrement les 10mn du journal de 9h, les producteurs seraient en droit d'en faire autant, non ?

Dernière facétie joyeuse de l'antibuzz, le mistigri "SolangeTeParle" : compilation de tweets, d'# et autres @ récoltés sur Tweeter. J'écoute ça comme une petite musique, une digression verbale, un jeu de mots sans chercher à comprendre au-delà du son produit. Un clin d'œil qui colle à la personnalité de Baumgartner et… à l'air du temps.

Moriarty
Le dimanche soir sur France Musique c'est un voyage à la recherche de l'Amérique qui nous est proposé.

La suite sur la page ci-dessous…

(1) Comme d'une certaine façon RTL le tente avec l'émission dominicale de Philippe Labro "Mon RTL à moi", le dimanche de 14h à 16h, du 15 juillet au 19 août,
(2) Avec son super bateleur de foire qui veut nous faire accroire, chaque matin qu'il anime une émission sur les médias quand il ne survalorise que la télé, ses rumeurs, ses potins et ses audiences,
(3) L'animateur sympathique si fier d'avoir "épuisé"  successivement les ondes d'Inter, Europe 1, RTL et RMC… des années 60 aux années 80 (voir peut-être 90),

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