lundi 7 mai 2012

Navrant…



J'irai à l'essentiel ! Jean-Luc Hees a proposé, à la dernière rentrée, la création de Radio-France Politique, le dimanche à 18h10 sur France-Info, France Inter, France Bleu, Le Mouv' et France Culture. Les cinq rédactions ensemble pour recevoir un invité politique. Alors, pourquoi les soirs d'élections ne pas appliquer le même dispositif (1), au lieu de permettre aux journalistes de faire de la redite, jusqu'à l'excès, sur cinq chaînes différentes ? Le plus invraisemblable est la soirée de France Culture ! Ne peut-on attendre autre chose de la chaîne culturelle, dont le directeur rappelle régulièrement la place unique de la culture sur "sa" chaîne ? Une soirée à Science-Po est-ce bien un parti-pris culturel, avec son défilé de politiques, d'experts et autres chroniqueurs récurrents ? Non, c'est un triste copié-collé basique de ce qui se passe partout ailleurs.

Pourtant la chaîne ne manque pas de spécialistes qui auraient pu fabriquer (2) une soirée… historique. Rien qu'en s'interrogeant sur les présidentielles de la Vème République et/ou sur les ministres de la culture, il y avait de quoi faire monter au filet les Laurentin, Chartier, Le Goff, Perrot, LeVillain qui n'auraient pas manqué d'inviter les historiennes et historiens régulièrement sollicités dans leurs émissions. Ou Jeanneney qui nous aurait concocté un "Concordance des temps" sur le demi-siècle passé.

A contrario, les journalistes de France Culture ont pris l'antenne… pour faire du journalisme politique, occupant un espace sans prendre la marque de la chaîne sur laquelle ils s'expriment. Ils prennent la place d'émissions qui sauraient mettre en perspective l'histoire politique, tout en se dédouanant volontairement de l'actualité politique. Du coup, on subit une soirée à l'originalité proche de zéro et une mise en perspective culturelle nulle. Mais qui donc peut bien écouter cette radio ces soirées-là ? Et demain matin on remet ça à Science-Po. Navrant !

(1) et en exclure France Culture qui proposerait autre chose…
(2) le verbe est ici employé à bon escient.

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