vendredi 13 janvier 2012

Le grand quoi ? Entretien ?…


Tous les jours dans Plan B sur Le Mouv', Frédéric Bonnaud mène pendant une heure un Grand Entretien. Hier Sollers. Succulent ! À réécouter en podcast ! Les médias et les journalistes s'intéressent au résultat : peu à la démarche. Pourtant depuis la rentrée 2010, Bonnaud tisse sa toile culturelle avec ténacité, gourmandise et érudition. Face à Sollers il ne prend ni la posture de l'intellectuel ni celle de l'écrivain érudit, il reste à sa place. Au fil des minutes s'installe la bonne conversation qui rapproche l'auditeur de l'invité quand d'autres producteurs, à forcer l'entre-soi, l'excluent. Bonnaud n'en rajoute pas, ne s'expose pas dans un mensuel littéraire ou chaque semaine à la télé pour une émission… littéraire (1). Bonnaud installe patiemment sa façon de faire de la radio, complice souvent, jamais flatteur et encore moins obséquieux, avec souvent des tournures qui font mouche et incitent l'invité à sortir de son rôle.

Bonnaud rend ses auditeurs complices et parvient à les entraîner dans sa petite mécanique culturelle joyeuse, quand Inter promotionne surtout son animateur. J'ai fait mon choix et ne me laisserait pas enfermer dans la spirale de la starisation. Bonnaud réinvente chaque jour son "grand entretien" quand l'animateur d'Inter se contente d'enfiler les chaussons de Chancel. L'un est tonique et vivant quand l'autre sonne flatteur ou banal. Plan B c'est plus qu'un entretien c'est une émission avec de la culture dedans. Et puis c'est plus pop et beaucoup moins prétentieux. La vraie différence, c'est sur Le Mouv' !

(1) comme la "vedette" d'Inter qui à 17h reçoit et empile les vedettes internationales (cf Télérama) ou autres vedettes. Avec cet animateur omnimédiatique Inter profite d'un buzz permanent.

7 commentaires:

  1. Si, Bonnaud fait de la télé, ça s'appelle "Personne ne bouge !" sur Arte, en trio avec Collin & Mauduit, les lourdauds de France Inter, ça se veut drôle et "décalé", mais c'est lourd et convenu, de la prétendue impertinence à la sauce Canal, un machin pour ados attardés.

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  2. Oui Bonnaud fait de la télé depuis une semaine. En dehors de ses interventions dans quelques émissions. Cette première de "PNB" était poussive. Il est bon à la radio et ce n'est pas systématiquement duplicable à la télé. Quant à la télé ça ne m'intéresse pas, sauf Cinéma Cinémas mais là c'est l'icone.

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  3. Fanch, puis-je te suggérer d'indiquer le lien du podcast. Je me suis léché les babines à te lire, j'ai maintenant besoin de déguster.

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  4. Il apparaît sous le mot Sollers !

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  5. Je n'écoute pas le Mouv, donc pas question de juger l'émission de Bonnaud. Mais la description que tu donnes sur les animateurs de FI (que je signe des deux mains) valait pour Bonnaud lorsqu'il avait ses entrées et émissions sur cette chaîne : ça puait le convenu, le cirage de pompes, le "entre gens de booonne compagnie". et c'était si impertinent : "la guerre c'est caca, les riches sont méchants et les pauvres ça fait de la peine (mais bon qu'ils ne viennent pas salir nos trottoirs du 7ème, 8ème ou 16ème arrondissement, faut quand même pas exagérer non plus !).
    Donc Fañch peut-on en tirer (hâtivement) la conclusion que c'est la chaîne qui fait l'animateur ?

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  6. Je n'ai jamais écouté Bonnaud avant la bande du même nom ! Je n'y ai pas entendu de bobosseries mais plutôt un certain esprit potache : la bande à Pilote, la bande à Charlie (à Siné plutôt), la bande des cahiers du cinéma. Mais tout ça bien ficelé et fluide avec un Philippe Collin impeccable dans ses parodies courtes (je ne l'écoute jamais plus depuis).
    "la chaîne fait l'animateur" ça devait être vrai autrefois. Hier toutefois Mermet, Pradel et même Claude Villers sont passés sur France Culture. Les deux premiers avant d'aller à Inter, Villers avant de retourner à Inter.
    Aujourd'hui Lebrun, Heraud sont partis sur Inter et Aurelie Charron oscille entre les deux chaînes…
    Je pense que Bonnaud est foncièrement le même avec la même liberté de dire et de faire partager ses choix culturels. Je m'y retrouve…

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  7. Pourtant moi je me souviens de Bonnaud à l'époque de Charivari. C'était impec ! Après effectivement c'était la Bande, et souvent je me sentais de trop. Comme ces réunions de potes qui t'ont invité on sait pas trop pourquoi, et très vite tu sens que finalement, que tu sois là ou pas, finalement ils s'en foutent. Cela dit ce qui était une tendance se généralise chaque jour d'avantage, l'émission de la Clark remportant et de haute volée la palme.

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