lundi 2 avril 2018

68 : et si tout avait commencé avant… L'assassinat de Martin Luther King (31/43)

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Chaque lundi, jusque fin juin 2018, je vous raconte, ici, les prémices de ce qui a pu présider aux "événements" de mai 1968. Avec des archives audio radio en exclusivité, les sources de la presse nationale et régionale, les témoignages de quelques témoins précieux et… mes propres souvenirs.


17 mars 1965, Martin-Luther King à Montgomery
(Alabama) ©AP


















Quelquefois l'absence ! Pourquoi je n'ai absolument aucun souvenir de l'assassinat de Martin Luther KIng le 4 avril 1968 ? Le mercredi 3 avril c'est le début des vacances du "Groupe B" (aujourd'hui zone B). Je ne me souviens pas avoir quitté la Bretagne pour ces vacances-là. J'ai du, comme je l'évoquais dans un précédent billet, passer mes journées à la Maison des Jeunes et de la Culture. Mais là, pourtant, dans notre "foyer" d'éducation populaire, l'assassinat du pasteur noir, prix Nobel de la Paix avait sûrement été mis en avant mais il semble bien que je sois passé à côté. Vide intégral. Aucune image, aucun article de presse, aucun souvenir de discussion avec des adultes. À la maison je ne pouvais rien attendre d'une quelconque conscience politique ou militante. C'était "Waterloo morne plaine" à tous les étages.

Pour écrire ce billet (hier) j'ai tenté me remettre dans le contexte. Le dossier spécial du Monde publié samedi allait bien m'y aider. Dans ce n°Nicolas Bourcier écrit : "Le 18 février 1957, King fait la "une" du Time. "Son plus grand génie est d'avoir su traduire en paroles, les aspirations des masses. King a transformé une bataille de siège de bus [celui de Rosa Parks, ndlr] en une guerre contre tout le système de ségrégation" constate Anne Braden, figure des mouvements civiques."

Il y a déjà plusieurs semaines, pour cet événement, j'ai volontairement choisi une archive de France Culture qui, à l'époque, n'était pas une chaîne d'information centrée (obnubilée) sur l'actualité. On entendra comment à travers une de ses émissions quotidiennes "D'un jour à l'autre" (19h30/20h) France Culture avait son ton particuier pour réagir à chaud à un événement de portée mondiale. Les producteurs (Jean Chouquet, Hélène Tournaire) essayent de prendre du recul, de dépasser le constat, de s'affranchir de l'envoyé spécial (dont la chaîne ne disposait pas) et de contextualiser la question raciste aux États-Unis. Le peu d'effet de surexcitation dans la parole surprend (1) mais incite à l'écoute plus qu'à subir la société du spectacle dont la radio est devenue un des acteurs essentiels.

En exclusivité et intégralité jusque fin avril

(1) Quand la radio a décidé de hurler et de vociférer, par exemple pour la mort de David Bowie, France Culture n'y a pas échappé, avec la même frénésie ridicule que France Inter,

28 août 1963, © AFP


















En ce mois de mars 2018 (et avril maintenant) il y a des mots, des tous petits mots qui font mouche. Martin Luther King avait un rêve. Pierre Wiehn (2) a, en septembre 2016, devant un parterre d'auteurs pour la radio, demandé à l'assemblée réunie à la Scam "Et le rêve dans tout ça ?". Toujours à la Scam, mercredi dernier, Michel Le bris, Président du Festival Étonnants Voyageurs, évoquait un auteur (russe je crois) qui affirmait "Nous manquons de rêveurs"… Ça commence à faire beaucoup de besoin de rêves ! Sylvie Gasteau a produit en janvier 2014, un documentaire sur les variations autour du fameux discours de Martin Luther King et sa vision d'un avenir meilleur pour la condition humaine et celle des noirs en particulier.



(2) Directeur de France Inter 1974-1981.

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