samedi 4 novembre 2017

Renoir… un régal (Une vie, une œuvre)

Jean Renoir a une voix si particulière que c'est déjà un régal de l'écouter. Dans ce documentaire de Virginie Bloch-Lainé (1) "Tout le monde a ses raisons" d'aimer ou peut-être de détester le cinéaste. Sa voix colle à sa stature. Bonhomme, bon ours, il campe quand il se met en scène (dans "La bête humaine" par exemple) un personnage simple, populaire, distingué justement par une apparente simplicité, pataud et colérique. Vrai. Dans ses "chroniques" sociales il n'oublie jamais le déclassé ou l'asocial et, c'est encore cette voix qui ajoute à ses personnages.

Renoir interviewé pour l'émission "Notre ami Becker" 
Crédits : Jean-Claude Pierdet / INA -AFP






















Autant dire qu'à la radio ça passe bien et même très bien. Alors, sans doute pour bien profiter de ce documentaire est-il assez nécessaire de connaître le cinéma de Renoir ? Mais dans le cas contraire c'est le conteur et sa façon de conter qui donnera envie de courir au cinéma. Il est intéressant d'entendre les témoignages de jeunes quadras réalisateurs qui continuent de développer une fascination pour "Le patron" et un regard aigu sur son œuvre ou son "théâtre" populaire. Un théâtre de la mécanique humaine et de sa "Règle du jeu". Ses règles du jeu que Renoir n'en finira jamais de conter.

Bloch-Lainé a réussi à nous remettre dans "le" film et mieux à nous faire complice de Renoir. Je dirai compagnon même, quand d'année en année, son cinéma nous poursuit sans jamais altérer la fraîcheur des premières projections. Il confirme ce lien intime qui nous lie au cinéma, à ses réalisateurs, à ses histoires. Renoir nous parle et peut-être que s'il n'eût pas fait de cinéma, eût-il été "homme de radio" tellement il a l'art de captiver. Par l'image. Par sa voix. Avec "sa part de légèreté et de clairvoyance sur le monde" comme le décrit très bien un des jeunes cinéastes de ce documentaire.

Ce documentaire sera disponible ici à la réécoute quelques heures après sa diffusion



(1) France Culture, samedi 4 novembre 2017, 15 h. Réalisation Clotilde Pivin,

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