mardi 3 octobre 2017

Krafft en quête… Quatre reportages sur les migrants

Raphaël Krafft n'en finira sans doute jamais de creuser ses sillons d'humanités surtout quand celles-ci persistent dans l'inhumanité. La série documentaire (1) sur France Culture cette semaine abordera quatre situations d'urgence de migrants : sur l'Aquarius, à Paris, au Pays Basque (nord) et chez Hubert à 25km de Nice. Des témoignages sensibles en contrepoint d'une mécanique de paroles qui superpose commentaires et analyses et oublie juste d'écouter les premières victimes de ces migrations sauvages. (Les players d'écoute seront disponibles sur cette page quelques minutes après la diffusion de lundi à vendredi des émissions en flux).

Sur l'Aquarius, photo @R. Krafft


















1. Reportage sur l'Aquarius*, 12 septembre 2017,
Au large des côtes lybiennes comme ailleurs dans le monde, Krafft aime toujours comprendre les mécaniques qui régissent les opérations humanitaires, civiles ou militaires qui s'incrustent depuis des années dans de nombreux pays de par le monde (Afghanistan, Mali, France,…). Pour ce reportage il lui fallait être en situation en Méditerranée pour appréhender, de visu, les opérations de sauvetage des migrants. On comprend l'organisation des secours, les enjeux géopolitiques et on reste édifiés des témoignages de ceux qui secourus trouvent encore la force de raconter les épreuves insurmontables qu'ils ont subies. Le monde a fini par s'habituer à ce désastre permanent et on continue encore à se demander pourquoi aucune solution collective internationale n'a pu être trouvée. Sauf à considérer que la misère soit le repoussoir absolu pour les pays riches. 

L' Aquarius, navire humanitaire est affrété par SOS Méditerranée et opère en partenariat avec Médecins Sans Frontières,


Rahman berger d'Afghanistan à Paris, photo ©R. Krafft


















2. Le Paris fragmenté des exilés 
Le télescopage permanent des Parisiens, de leur vie trépidante et celle apeurée des exilés qui résistent tant bien que mal à leurs conditions de survie, prend ici encore plus de sens puisqu'il nous faut bien entendre et mieux, écouter. Elles, ils ont beaucoup à dire. Krafft nous donne à entendre comment les communautés originelles de ces exilés tentent de se reconstituer sur le trottoir parisien. Être des points de contact visibles. Accueillir pour se soutenir, se retrouver, pour tenter de rompre le désespoir. On peut être surpris d'entendre le plus souvent des gens qui s'expriment très calmement. Même quand ils reconnaissent qu'ils ne sont plus rien, qu'ils se détestent et supportent, résignés, les insultes des riverains. Ceux qui jouent d'un instrument ou chantent gardent sans doute le lien ultime avec leur langue et leur pays d'origine.





Les réfugiés à la boucherie Petricorena,
St Etienne de Baïgorry ©R. Krafft



















3. L'accueil au village, l'exemple de Saint-Etienne de Baïgorry
Guillaume Baldy, réalisateur de ces quatre documentaires, découvre comment les cloches sonnent, plusieurs fois par heure, dans les villages de France. C'est selon mais, c'est quelque chose qui perdure et vient de loin. À Saint Etienne de Baïgorry (1) sans qu'il fût nécessaire de sonner les cloches, sans tambour ni trompette, sans effet d'annonce, les habitants de ce village du Pays Basque (nord) ont mis en acte leur solidarité pour accueillir, comme ils l'avaient déjà fait en 1993 pour des bosniaques et en 2015 pour des migrants de Calais. "C'est un village de militants, de gens qui s'engagent, qui s'organisent…"

Bernadette Mousques, conseillère municipal, lit la lettre envoyée aux habitants par le maire : "Après tout on peut se rappeler que des milliers de basques ont été les migrants des Américains, que nous avons accueilli dans notre histoire des migrants italiens, polonais, bosniaques et plus près de nous espagnols fuyants la guerre civile…" Les basques n'ont pas, semble-t-il, la mémoire courte ! Les témoignages des habitants et des migrants sont touchants de sensibilité et d'humanité. L'expérience montre qu'elle pourrait être reproductible dans tant de villages en France.

(1) Le mot "Baigorri", dans sa forme francisée "Baïgorry", vient du basque "ibai gorri" et signifie "rivière rouge".

Le player de l'émission sera disponible ici quelques minutes après la diffusion de l'émission



Haider, jeune Afghan photo @R. Krafft


















4. La liberté au prix d'un mensonge
L'histoire troublante d'Haider pour la liberté, l'accueil sur la longue durée d'Hubert et une explication du dédale administratif invraisemblable pour obtenir le statut de réfugié…

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