mercredi 31 mai 2017

Audiovisuel public : big bang établi…

Mue accomplie, changement d'ère acté, passé dépassé… Ah la belle tautologie, "Le passé est derrière nous" ! En enfonçant allègrement cette porte ouverte j'en profite pour refermer celle de l'an 1 de l'audiovisuel public (1). Pour s'en tenir au XXème siècle on pourrait qu'il fut celui de : la création de la Téléphonie Sans Fil (TSF) qui a permis l'essor de la création radiophonique, de la Télévision qui sanctifia l'image "en direct" perpétuel. Ces deux institutions audiovisuelles marchaient côte à côte, l'une certaine de sa suprématie, l'autre ravissant encore les amoureux de la voix… sacrée. Jusqu'à qu'un bouleversement atmosphérique, sans précédent, incite les protagonistes à la fusion que nous n'hésiterons pas à appeler le big bang audio que quelques sorciers moderne appellent média global. 





Tentons une première approche des effets constatés : globalisation et émiettement. Le non visionnaire libéral Giscard (Président de la République 1974-1981) ayant explosé en vol le satellite de fabrication française ORTF à des fins dogmatiques et vengeresses (2), chacun avait pu croire que chaque société autonome née du démantèlement vivrait une vie éternelle. Paf ! Il n'en fût rien et quelques gourous de la modernité post-moderne (sic) se chargèrent de réinventer la globalité avec une très grosse dose de com' dedans, de quoi flatter les égos des petits rois et petites reines de l'audiovisuel qui ne sont en fait que de petits valets… serviles à cette modernité impensée.

Si je regarde ma propre évolution darwinienne sur l'échelle de mon écoute radiophonique le constat est sans appel. Après quarante d'écoute de la radio (3), non seulement je n'écoute plus que très peu d'émissions, je ne les écoute presque plus à la radio, mais surtout j'ai rompu le cordon ombilical (4) qui me reliait à ce média. Voilà donc l'émiettement en acte. Je sélectionne des émissions que j'écoute en streaming (et surtout pas en podcasts), je garde quelques rendez-vous quotidiens et hebdomadaires en flux, et je picore sur arteradio et autres sites de création audio. La radio qui occupait totalement ma vie n'occupe plus que quelques longues minutes par jour et quelques heures par nuit (5).

Je n'ai pas répondu aux sirènes de France Info qui voulait que je regarde la TV, pas plus que je ne répondrai à la "Mécano de la Générale" que s'apprêtent à nous faire ingurgiter france.tv et radiofrance autour de france.culture ou de la fusion France Bleu/France 3. Version soft : la radio change. Version hard : la radio c'est fini. On guettera du coin de l'oreille les zombies qui, armés de gourdins, vêtus de peaux de bêtes, traverseront villes, banlieux et campagnes, une antenne sur le toît de leur roulottes de romanichels, pour refaire de "la radio avec que des voix dedans". Ça s'ra comme les vinyls et ça redeviendra tendance en moins de temps qu'il ne faudra pour le dire…

Pas de nostalg' ni d'mélanco. Juste réaliste. Ma radio-activité a sans doute trouvé, à très court terme, ses limites…




(1) Et non pas l'An 01 de GéBé qui avait pour formule "On arrête tout,, on réfléchit et c'est pas triste". Pour ce qui est de l'audiovisuel public le moins qu'on puisse dire c'est que la réflexion collective n'aura pas eu lieu,
(2) Le 7 août 1974 la loi qui crée les 7 sociétés de l'audiovisuel public est promolguée. Elle officialise la fin de l'Office de Radio et Télévision Française (ORTF) pour le 31 décembre 1974 et la création de Radio France,
(3) Et pas que la radio publique,

(4) J'en connais une palanquée qui vont se taper sur les cuisses et me proposer d'aller m'allonger sur le divan de… Fogiel,
(5) Sur l'îlot "Les nuits de France Culture",

L'hymne à la radio-activité de Krakwerk,1976

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