dimanche 11 septembre 2016

11 septembre 1973 : je me souviens d'Allende






















Jusqu'où la tyrannie peut-elle se nicher ? Pendant combien d'années va-t'on devoir supporter l'évocation d'une date tronquée de son millésime ? Pourquoi ceux qui s'immobilisent le 11 septembre ont-ils autant de compassion pour celui de 2001 et si peu pour celui de 1973 ? L'horreur serait donc à graduer sur l'échelle de la terreur ? Renverser une démocratie (populaire) élue serait moins grâce que de détruire deux tours à Manhattan ? La barbarie "serait-elle moins pénible au soleil" ?

Pour penser cet évènement vécu au tournant de l'adolescence j'ai lu cette semaine : "Entretiens avec Allende sur la situation au Chili", Régis Debray,  Cahiers Libres 202,  Editions François Maspero, 1971.

Avant même d'ouvrir le livre trois noms en couverture marquaient au fer rouge une époque révolutionnaire : la fin des soixante et le début des 70'. Allende (le Président socialiste du Chili), Debray (le compagnon de route des révolutions d'Amérique Latine), Maspéro (l'éditeur de toutes les minorités sociales et politiques). Voilà un trio qui aura marqué de ses empreintes les luttes pour l'avènement d'une autre société, pour ne pas dire d'un autre socialisme.

Imaginer Debray en 1971 interrogeant le camarade-président, au-delà de la dialectique (un peu surannée), c'est se donner l'occasion de comprendre la démarche et l'idéal d'un Allende convaincu de ses engagements et surtout n'ayant rien renié de ses convictions. Le 11 septembre 1973 j'allais comme tant d'autres, perdre "mes" illusions. Comme tant d'autres qui ont perdu les leurs le 11 septembre 2001. Relire les quatre entretiens que j'avais consacrés en septembre 2013 aux quatre documentaires diffusés par France Culture.

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