samedi 9 avril 2016

L'an 02 : vendredi 39 mars… Énergie citoyenne et radiophonique

©Gilles Davidas, Place de la République
(nuit du 39 mars)



























Énergie… en toute lettre 
La nôtre, la leur, la tienne, la sienne… Celle qui libère la parole, dont un a dit au micro de @radio_debout, hier, que "cela fait 50 ans" que la parole n'est plus libre, et qu'elle retrouve enfin… la parole. Hors l'institution de la parole, hors la parole instituée, point de salut, point de parole… Et ç'est bien ça qui vibre partout dans les Nuits Debouts qui se diffusent d'ondes en ondes en Espagne, en Italie, en Allemagne, et dans plus en plus de villes en France.

Les radios "officielles et instituées" auront beau venir sur place (de la République), le fossé est béant entre, faire entrer la parole dans une émission programmée et, prendre la parole au bond, sans savoir d'avance ce qu'elle dira, au risque de la liberté, quitte à la superposer à une autre, quitte à la shunter, quitte à la brouiller et, tout de suite après, à la débrouiller. Faire en marchant au risque de trébucher, au risque de la colère, au risque du silence, au risque de la panne, au risque de la joie, au risque du chagrin, au risque ensemble. Au risque de la vie "tout simplement" !

Sylvain Ernault, radiophile curieux nous informait hier (via Twitter) que la Radio Nova allait se poser à 17h30 place de la République (Paris). Nova la création de Jean-François Bizot, à ses origines dans la lignée d'Actuel, journal underground de la free-presss du début des années 70. Nova qui, avec ses pubs bien présentes, vient de passer dans le giron de Mathieu Pigasse (Les Inrocks, aussi actionnaire du quotidien Le Monde).

Curieux moi-même j'ai écouté et, dans un conducteur bien établi, en bon ordre, entre les pubs, la musique, il y a eu quelques "inserts" in situ du mouvement "NuitDebout", avec entre autres, des captations de Radio Debout. Et si, Hervé Marchon (Twitter) a raison d'écrire "Y'a de la place pour tout le monde. Pas de "lui est mieux que l'autre", en réponse à Syntwitt qui écrivait "Reste une différence entre un média qui se déplace et un média qui se crée... là où ça se passe", il faut reconnaître que l'une, Radio Debout, est dans le mouvement et l'accompagne et l'autre, Nova, en rend compte sur place.  


©Gilles Davidas, Place de la République 
(nuit du 39 mars)



















Au "final" deux façons de faire de la radio : avec filtre (du programme, du conducteur,de l'angle), sans filtre (au réel des événements in situ avec aussi des choix bien sûr). Et cette énergie "non recomposée" du réel, non calibrée, rafraîchit les modèles, les façons, et même l'écoute. L'écoute de ceux qui tendent le micro, comme l'écoute de ceux qui écoutent. Et, par effet redondant, la façon de parler de ceux à qui l'"on" donne la parole ou qui la prennent. 

En 1981, le vent frais des radios libres, qui n'allaient pas tarder à devenir... privées (exceptées les associatives, résistantes), a soufflé jusque sur les ondes d'Europe n°1, où François Jouffa et Viviane Blassel produisaient le soir "Radio Libre à...". Autrement dit, plus de dix jours après le début du Mouvement "Nuit Debout", on pourra suivre, lundi prochain, l'initiative de Mouv' (Radio France) "d'utiliser le canal digital Mou'Xtra pour prolonger son direct depuis Nuit Debout" (1) et, d'écouter comment la radio "jeune et urbaine" sera "in" ou "out".

©Gilles Davidas, Place de la République 
(nuit du 39 mars)

















Hier soir deux choses "anecdotiques" m'ont fait un peu plus tendre l'oreille? J'ai cru reconnaître la voix à 1:47' d'une certaine Aline P., bien connue des auditeurs de France Culture ! Mais bon, un accent féminin toulousain il y en a plus d'un à Panam'... Et à... cet acteur des radios libres d'avant 1982, sûr que Radio Debout et Nuit Debout étaient dans l'esprit de l'époque de prendre la parole. Ces propos n'étaient ni nostalgiques, ni admiratifs. 

Le vent se lève donc et donne envie de changer d'air, de changer de fréquence, de changer d'ondes... Et même de changer la vie !, Si ces trois derniers mois n'avaient pas déjà été utilisés comme slogan politique pour, au final, changer si peu de choses, ils pourraient encore être portés pour changer l'espoir...
(A suivre)

(1) Merci pour l'info à Hervé Marchais et à "La lettre pro de la radio",

©Gilles Davidas, Place de la République 
(nuit du 39 mars)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire