mardi 16 février 2016

Radio-Archives : Robert Badinter (Radioscopie)

J'ai voulu jouer le jeu de la collection et, jour après jour, chroniquer une des cent-dix-sept Radioscopie proposées dans le coffret de l'Ina. J'écoute à 17h dans les conditions du flux et vais ainsi vous tenir en haleine jusqu'au mois de mai 2016…

Commencent ici 20 "Radioscopie" dites "Politique", il faudra bien sûr tenir compte du fait de celles enregistrées avant et après le 10 mai 1981 (Élection de François Mitterrand à la présidence de la République)…

67/117
Robert Badinter (15 juin 1989)

D'entrée de jeu Badinter s'affirme rigoureux, honnête et précis et pas du tout people. Si Chancel dit le recevoir quelques années après la loi sur l'abolition de la peine de mort… 8 ans quand même ont passé !

Chancel qui affirme, en associant l'origine du père de Badinter avec celle de son fils Robert, : "À la vérité (sic) vous êtes vous aussi de cette Russie…s'entend dire par le Président du Conseil Constitutionnel "Non, je vous arrêterai je ne suis pas du tout de cette Russie, mon père a poussé si loin son amour de la France et l'exigence que ses enfants se sentent Français qu'il était interdit que l'on parlât Russe chez nous… Il ne parlait que russe à ses enfants"

Pendant la Révolution française les juifs ont été proclamé "libres et égaux", Chancel revient sur le livre avec ce titre que Badinter vient de publier (1). Avec brio et simplicité Badinter explique l'émancipation des juifs et l'égalité de droits avec les chrétiens et surtout la liberté qu'on leur reconnaissait, au titre des droits de l'homme.

La question : "Les Juifs devaient-ils avoir leur État ? Auraient-ils été plus heureux dispersés que regroupés dans des ennuis qui durent maintenant depuis 41 ans. Fallait-il un pays ?" (2) Badinter rappelle qu'en 1789 "Les Juifs (500 personnes sur une population de 600 000) ne pouvaient résider à Paris qu'avec une autorisation renouvelable".

Badinter est follement pédagogue, raconte parfaitement l'histoire des Juifs en France, avec rigueur et sans ostentation. C'est un réel plaisir de l'écouter.

NB : Dommage que Chancel pour parler de l'impérialisme de la langue française évoque son enfance et l'interdiction de parler "patois" à l'école, il aurait du dire l'occitan qui est une langue. En utilisant le mot "patois", il se place résolument sous la terminologie de l'"oppresseur" qui avait donné consigne aux Hussards noirs de la République (les instituteurs) d'éradiquer les autres langues de France que le Français !

(1) "Libres et égaux, l'émancipation des Juifs pendant la Révolution française, 1789-1791", Fayard, 1989,
(2) Il reste 29' à Badinter pour répondre !


1 commentaire:

  1. Bonjour ou Bonsoir Ami de radio,
    j'ai lu vos derniers billets et je n'ai que peu de temps en ce moment pour écrire ou pour écouter toutes les bandes sonores qui y sont rattachées, ou alors mon écoute serait saucissonnée. Je ne vous ferai certainement pas cet affront pour notamment votre belle heure 1/2 d'émission à Longeurs d'Onde (je me réserve cela comme un cadeau) C'est vrai que 119 radioscopies, c'est beaucoup mais finalement, j'y prend goût comme une fenêtre sur la société du passé, de mon enfance puis ma jeunesse. et si il y en avait bien une que j'aurais écoutée avec plaisir en entier, c'est celle avec M. Badinter (je peux en acheter l'écoute, il est vrai). cet homme m'impressionne et cela me vrille le cœur qu'il se soit jeté dans ce chaudron nauséabond gouvernemental pour faire un rapport sur le remaniement du code du travail. Les vieux messieurs font souvent un petit pas de clerc de trop ! Bon, sur ce, je ferme le biniou, bonne semaine à vous et à bientôt.
    Nanou

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