mardi 14 avril 2015

(Re)prendre l'antenne…

Une voix est cachée dans la jungle
Sauras-tu la retrouver ?






















S'il suffisait de se mettre devant un micro pour faire de la radio… C'est ce que d'aucuns croient (1). C'est ce que l'auditeur peut entendre. Sauf s'il sait la frustration, le manque, le trouble à relancer la machine. La machine de la voix, la machine des idées, la machine de la concentration. Revenir dedans. "Revenir au monde" chante Dominique A. Au monde de la radio. Dans la bulle. Dans sa bulle. Mais aussi "en ondes". Avec l'antenne. Avec sa chaîne. Avec celui ou celle qui écoute. On parle pour lui ou pour elle toute seule. Ou avec tous ceux qui écoutent. Celui qui parle sait à qui il s'adresse.

Hier la grève continuait à Radio France. Une voix de Fip en région doit prendre l'antenne à 13h. Elle connait le programme musical sur lequel elle va mettre sa voix. À 13h c'était reggae et nous aurions du entendre ça : 
"En direct, même à la Jamaïque, l’étendard du reggae est levé, il n’est pas sanglant lui. Peace and love my friends, la planète Fip prie Rastafari pour que le grand DJ nommé par une Fleur puisse nous sortir du fossé… Peste ou choléra, le débat sera cornélien mais sur Fip, le programme musical sera estival comme le temps…" (2)

Mais, grève oblige, il faudra attendre 15h14. Et quand 27' avant de prendre l'antenne l'annonce de grève superpose la musique, pas facile de se dire qu'il peut encore y avoir des auditeurs à l'écoute. La mécanique de la radio repose sur des processus continus et/ou fluides. Dès que la fluidité s'érode, l'exercice de parler devient plus difficile, plus lointain, plus stressant. Qui entend cela ?

Aujourd'hui 27ème jour de grève à Radio France… 

(1) Y'a même des journaux culturels qui sans vergogne affichent ce label "radio" pour diffuser de vagues et pathétiques interviews de vedettes pipoles,
(2) Je n'écoute pas la radio que depuis mon "poste", mon ordinateur ou mon smartphone. Quelque fois je l'écoute là où elle se fait.

1 commentaire:

  1. Allez, ça doit bien être faisable de reprendre le travail:
    - Parce que c'est utile: RF est la meilleure radio du monde et les auditeurs l'attendent.
    - Parce que c'est comme ça que fonctionne une société d'humains: on s'échange ses talents et son travail.
    - Parce que c'est bien le travail: on s'épanouit, on résout des problèmes, on avance, on construit quelque-chose avec ses collègues.
    - Parce qu'il faut savoir finir une grève, comme disait Maurice. Un mois de grève, c'est long, c'est plus long qu'en 36. Le père Maurice doit faire la toupie dans sa tombe.
    - Et parce que la coupure du pays est déjà profonde entre "ceux du public" et "les autres". Ce serait dommage de perdre ses derniers soutiens (dont votre serviteur, par exemple).

    Allez, bonne reprise,

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