samedi 28 mars 2015

Demain/Hier… Radio France

Le personnel de Radio France a montré sa colère au PDG de l'entreprise © RF/ Eric Chaverou

Qui se souvient que le 27 mars 2009 au studio 105 de la Maison de la Radio, Jean-Paul Cluzel, Pdg de l’époque réunissait les contributeurs d’une consultation web intitulée "Demain Radio France". J’y étais après avoir émis 99 propositions sur différents sujets… d’avenir. Dans la salle, Jean Lebrun, Laurence Bloch, Marc Voinchet, Irène Omélianenko,… Sur scène Cluzel, Kessler, Patino,… Le 27 mars c’était juste 45 jours avant que M. Cluzel ne prenne la poudre d’escampette chassé par Sarkozy qui allait introniser Jean-Luc Hees aux fonctions de Pdg. "Demain Radio France" a fait long feu. Et voilà le triangle des Bermudes radiophoniques réuni : Cluzel, Hees, Gallet. Ce CHG aura entraîné la Maison de la Radio dans la spirale infernale de travaux pharaoniques dont on est pratiquement sûr que la radio (fabrique, diffusion) n’en aura retiré qu’une part très très congrue.

La lisibilité pour les auditeurs est quasi-nulle. Le chantier un scandale. Les effets induits désastreux. Le moral des troupes en berne. La légèreté des tutelles et de l’État phénoménale. Le service public dégradé. Et la radio dans tout ça ? Portée  "à bout de bras" par tous ceux qui s’engagent pour le service public radiophonique. Techniciens, réalisateurs, producteurs, journalistes, attachés d’émissions, collaborateurs spécialisés. L’auditeur écoute la radio et ne sait pas ce qui se trame entre les ondes. Le politique écoute les infos et ne veut surtout pas entendre ce qui se drame entre les ondes. Le trio CHG parade.

Si l’on ajoute le désengagement de l’État à travers la diminution de la redevance audiovisuelle (- 87 millions quand même), la morgue des officines et autres comètes liées à l’audiovisuel, la souffrance des personnels accumulée depuis dix ans, tous les ingrédients étaient réunis pour pousser à la grève. Et ce ne sont pas les injonctions pathétiques d’un Valls, déconnecté de la réalité audiovisuelle qui pourraient y changer quelque chose.

Les quarterons de méprisants vont valser. Mais la valse a mis le temps. L’auditeur est atterré et désemparé. Tout est à reconstruire. Sauf le bâtiment suffisamment déconstruit. Gallet ne croyait peut-être pas si bien dire : "Et si on (re)partait de zéro ?". Mais avec quel capitaine ? Za tiz ze koué cheun’.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire