vendredi 27 février 2015

9h40 : L'instant T, L'Instant M, L'instant S…

Sonia Devillers



























L'instant T
À la rentrée 2014 France Inter confie à Sonia Devillers (1) une émission quotidienne à 9h40. Entre Augustin Trapenard -une chanson- et Guillaume Erner. Bon y' avait un risque. Faire une émission sur les médias le matin en face du camelot des camelots sur Europe 1 (2). Car c'est bien connu Morandini (c'est lui le camelot) fait beaucoup beaucoup beaucoup pour parler de lui dans les médias dont il parle. En boucle. À 9H40, "L'Instant M" c'est un peu "coincé" dans la case, non ? Et oser le découpage en trois sets de la première heure des programmes. Le journal (3), Boomerang, et "L'instant M". Soit 18 minutes et pas une seconde plus. J'étais sceptique.

L'instant M
D'autant plus que dès la première du 25 août 2014, avec Audrey Pulvar, "L'instant M" veut nous parler TV. Hum ! Je risque d'être très vite largué. Mais bon je m'intéresse aux médias et j'écoute l'émission au moins autant pour ce qu'elle dit que pour la façon de le dire. En mémoire Marcel Jullian et Michèle Valentin qui animaient sur Inter "Écran total" (4). Dès ses débuts "L'instant M" fait le pari des brèves, d'un invité, et de quelques illustrations sonores. Ça se bouscule un peu au portillon. Punchy et souriante, Sonia Devillers assure sans jamais donner l'impression que plusieurs matins ça rentre au chausse-pied.

La journaliste fouille ses sujets et évite la pipolisation qui fait florès chez son concurrent d'Europe 1. Abandonné l'éparpillement des débuts qui nuisait un peu au temps consacré au sujet principal. Sonia décrypte et analyse au-delà de l'événement permanent que se jettent en pâture les médias de France et de… Navarre. Mais mais mais il manque au moins trois voire cinq minutes pour qu'une respiration s'installe. Manque surtout un regard sur la radio. Sonia s'en explique dans l'interview ci-dessous. Le jour de l'interview j'ai assisté en régie à l'émission. Jean Lesieur, ex-directeur de France 24, était son invité. Brillant, sans langue de bois il a taillé plusieurs costards à l'infotainment, à Yann Barthès du Petit journal de Canal+ et autres animateurs mélangeurs de genre.

L'instant S
Sonia Devillers fait un numéro de haute-voltige, sur le fil des secondes de la pendule électronique. En trente ans, de Jullian à Devillers, le ton, les chaînes, les sujets, se sont multipliés de façon exponentielle. Il n'y a qu'une seule chose qui n'ait pas augmenté, le temps disponible dans une journée de vingt-quatre heures. Ceci expliquant peut-être qu'il faille faire donner chaque matin "la charge de la brigade légère" pour, dans une émission de moins d'une heure, parler des médias sur France Inter

Mme Bloch, MM. Perreau et Schlessinger ne serait-il pas temps d'imaginer offrir une rallonge à cette émission qui a fait ses preuves (5) ?

(1) Qui a animé deux étés consécutifs sur la chaîne "Le grand bain" du lundi au vendredi 9h-10h (et en hebdo le reste de l'année),
(2) Le grand direct des médias, 9h/10h (une heure avec des pubs dedans),
(3) Pour ceux qui auraient échappé aux 4 heures d'info en continu du 5/9,

(4) En attendant le grand soir où j'aurais le temps de parler de cette émission, quelques éléments. C'est Jean Garretto, directeur d'Inter 1983-1990, qui demandera à Marcel Julian de s'inspirer des conversations de comptoir du lendemain des soirs TV pour créer une émission intelligente sur le sujet. Marcel Jullian, Président et co-créateur avec Chancel d'Antenne 2, est en 1986 en pleine traversée du désert. À ses côtés pour préparer l'émission Jean Morzadec. 1986-1990, 9h30/10h30, 8h45/10h, 9h/10h… Ensuite ce sera Zappinge de Gilbert Denoyan avec Annick Cojean,

(5) Respectivement directrice de la chaîne, directeur des programmes d'Inter, directeur éditorial pour les 7 chaînes du groupe Radio France,

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