mercredi 11 septembre 2013

Chili 73… Le flambeau de l'utopie (3/3)

Manifestation d'étudiants en mai 2013
dans les rues de Santiago © Radio France








Alain Devalpo poursuit son documentaire "Chili, l'autre 11 septembre" avec ce troisième épisode qui, après les dix-sept années de junte militaire, montre comment depuis "la détention de l’ex-dictateur à Londres en 1998, pendant quelques mois, celle-ci a réveillé les consciences. Depuis, des mouvements sociaux bousculent le Chili : étudiants, défenseurs de l’environnement, peuples indigènes et autres mouvements citoyens. Pour tous, Allende reste un exemple de cohérence. 40 ans plus tard, les luttes sociales s’unissent à nouveau face à un modèle globalisant qui s’est imposé en Amérique Latine, mais également en Europe." Devalpo nous permet d'appréhender le très lent mouvement de conscience individuelle et collective qui, quarante après, est en marche pour définitivement faire connaître au monde l'infamie du coup d'État, les crimes contre l'humanité et, pour tout un peuple, la perte de sa dignité. Tous les témoins que Devalpo a rencontré surprennent par leur absence de colère, de haine ou de ressentiment. Ils sont dignes, convaincus et debouts. Ils sont la mémoire indispensable et les passeurs d'un passé qui ne passera jamais. 

Le feuilleton de Devalpo est une étincelle parmi l'empilage indécent de ce qui va s'écrire et se montrer ces jours-ci, par opportunisme calendaire et, par un souci mécanique sans âme, de ce qu'ils appellent l'actualité. Elle a bon dos l'actualité. Ce "11 septembre 73" pourquoi n'y penserait-on qu'aujourd'hui, et pourquoi pas depuis plusieurs jours et encore plusieurs jours après ? Voilà ce que la radio permet, quand elle ne s'aliène pas à l'actualité quand, sur la durée, elle incite à approffondir un sujet, d'y penser un peu plus que dans l'instant, d'y revenir en écoute, de prolonger par des lectures, des films, d'autres manifestations… Je n'écouterai aucune de ces émissions qui sous prétexte d'aborder un sujet d'actualité intoxiquent la pensée et ne permettent jamais de prendre du recul.

J'ai écouté deux fois chacun les épisodes de "Chili, l'autre 11 septembre", avant sa diffusion sur les ondes et à la même heure que tout à chacun. Samedi ou dimanche, j'écouterai les trois épisodes en continu. Je les ferai écouter à mes enfants. Ce documentaire est un petit précis d'histoire immédiate et il me va comme tel. La puissance évocatrice de toutes les voix qui ont témoigné dépasse toutes les images des films de Guzman. Parce qu'écouter c'est être dans une position tendue où il n'existe rien d'autre auquel se raccrocher. Le documentaire de Devalpo ne peut pas s'écouter "à côté", il doit s'écouter "dedans" pour prendre aussi ce qui, caché derrière, donne du sens à sa création.

 





De notre correspondant à Valparaiso
11 Septembre 1973,
L'ogre Pinochet, sacré roi par la CIA des super USA, montait sur le trône. Souviens-toi ce coup d'État, après quoi, au Chili, “pas même une feuille ne bougeait sans qu'il le sache..."


 

11 Septembre 1973,
Tout à l'heure sur Radio Magallanes, Salvador Allende scandait son cri du peuple. Un cri qui sonnait comme un appel, comme un coup de fusil chargé d’espoir. Un cri, qu'il entonnait toujours à l'attention des travailleurs, des femmes et des hommes humbles et dignes. Je m'imagine que notre presidente Allende a toujours servi la cause du peuple, malgré toutes les manipulations de "puissants" assoiffés du pouvoir des esclavagistes. Sauf qu’à l'instant, toujours à l’écoute de Radio Magallanes, j'apprends qu'un coup d'Etat éclate le Chili ! Quelle rage. Quel... Il n'y a pas de mot pour le dire, et pourtant de maux, il y en a. Il y en a toujours eu des César, Napoléon, Hitler et Franco la Muerte... Par contre "des hommes qui soient des hommes" comme Salvador Allende, ils sont beaucoup plus rares. Alors, même si on vit une "drôle d'époque", même si le héros du peuple est assassiné par les bourreaux du monde "libre", Salvador Allende a aimé et nous nous l'aimons encore et toujours ! 

11 Septembre 1973... 11 Septembre 2013,
Toujours les mêmes fils de p... résident sur leur trône. Pourtant, aujourd'hui les anciens maîtres sont dépassés par la conscience collective, qui elle n'a pas de limite, mais le pouvoir absolu et universel d'aimer, de créer... de vivre ! Après ces phrases pompeuses, je souhaite juste pomper à plein poumon la plus simple : gracias a la vida ! Allende Vive ! 

Federico Nitneroco

Et sur RFI… Et sur France Info



Demain, quatrième volet "Canto libre…" 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire