mardi 21 mai 2013

250 000…












Si je n'avais été pris d'un excès de zèle pour la science des chiffres, j'aurais pu quand même convertir en euros le nombre glacial du titre de ce billet, ne serait-ce que pour en atténuer les effets sur les lecteurs les plus sensibles de ce blog. Deux cent cinquante mille auditeurs (37 881 en euros) auraient ainsi déserté la radio, et ce annoncé comme tel, lors de la dernière vague Médiamétrie (1). Car, passée cette proclamation solennelle et définitive (jusqu'à la prochaine fois), s'en sont suivis des nuits blanches, des migraines, des "nervousse break-done" (sic)… à faire pâlir les tontons flingueurs eux-mêmes et Michel Audiard en particulier. De qui se moque t-on ? C'est quoi cet affolement bidon ? Que représentent 250 000 auditeurs sur un an quand la radio est écoutée chaque jour par 43 000 000 de personnes en France ?

Les gratte-papiers qui se sont aventurés à extrapoler sur ces chiffres avaient sans doute trouvé là un moyen de parler radio, sans pour autant s'y intéresser le reste de l'année. Récemment sur Twitter, il m'est arrivé de répondre à un twittos qui communiquait sur ce chiffre que, moi-même en mai, je constatais un léger fléchissement des visites sur mon blog, désaffection relative sans doute aux nombreux jours chômés qui permettent à chacun de vaquer à différents plaisirs de la vie, et de s'extraire temporairement de la lecture de blogs, de l'écoute radio, et autres pratiques addictives en vogue…

Les mêmes qui tentent d'épiloguer pourraient peut-être nous dire que, de temps en temps, eux-mêmes varient leurs habitudes et, que leurs propres addictions, même bien ancrées, ne résistent pas à une petite ballade au bord de l'eau, un clair de lune à Maubeuge, ou quelques jours de vacances au Kremlin-Bicêtre… Si, sur cette base tangible et relative, prenant leur calculette préférée ils tentaient quelques multiplications, ils s'expliqueraient peut-être ce qu'ils appellent, grandiloquents, un "phénomène". C'est quoi cette tyrannie qui voudrait que les chiffres augmentent dans un mouvement perpétuel ascendant et ne diminuent jamais ? C'est quoi cette absence totale de discernement ? Un usager de la radio peut-il de temps en temps s'offrir quelques plages de silence ou d'abstinence ? Et, une baisse aussi "marginale", outre le fait que ça puisse infléchir les tarifs de pub, en quoi cela concerne t-il le service public  ?

Résumons : Médiamétrie vend des chiffres, et quelques petits rigolos s'essayent à en tirer des conclusions "pseudo-chais pas quoi". Affligeant et ridicule. Prenez plutôt un bon moment à écouter ça !


 
(1) Sondage publié le 16 avril 2013,  situation entre le premier trimestre 2012 et le premier trimestre 2013

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