vendredi 18 janvier 2013

Mali piétiné, Mali éternel…

© François-Xavier Freland












Peut-être qu'il vous faudrait commencer par ça pour prendre la mesure de l'espoir. Et puis aller doucement vers un autre centre de gravité… extrême. Qu'il est bon d'entendre les femmes maliennes parler et… chanter en ce pays de parole. Qu'il est bon de "partager" ce réel-là. Ce réel qui n'est pas encore tombé sous la coupe de l'information urgente. Qu'il est bon d'entendre la musique des mots d'Oumou Sangaré, qui porte haut sa détermination et son engagement pour le Mali. Et Salif Keita et sa musique que nous écoutons depuis des années prend tout à coup un autre sens. Tragique, mélancolique et universel en même temps.

Il ne faudrait pas demain passer à un autre sujet. Il faudrait encore écouter et, écouter encore. Prendre le temps d'arrêter la mécanique assourdissante de l'info. Par dignité et respect pour ceux qui nous ont touchés ou bouleversés. Sinon ce ne serait qu'un documentaire écouté parmi d'autres et, vite, oublié pour autre chose. Mais là, maintenant que nous avons entendu ça, peut-on passer à autre chose ? Il faut du temps pour comprendre une situation difficile. Il faut du temps et du silence. Du recul et du recueillement. Puis, dans quelques jours, revenir à l'écoute. Pour ne pas oublier. Pour dépasser l'information et se frotter au réel.

   

4 commentaires:

  1. C'est étonnant cette langue, que l'on entend partout, le partage et le frottement du réel porté par la musique des mots qui porte tout son sens et dépasser l'information. Y a-t-il un dictionnaire de cette langue actuelle et journalistique? Est-ce que cela veut dire quelque chose, ou sont-ce des mots qui tournent volontairement à vide? J'ai toujours pensé que l'imitation du vocable de son temps (cet espèce de sabir solennel et para-poétique) était la marque d'un esprit assez grégaire. Pardon de vous le dire comme ça, mais ces mots sont à présent tout à fait vide de sens, comme une vieille publicité à moitié effacée sur un mur.

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    1. Mon "réel" était un peu subliminal (pas pour ceux qui me lisent régulièrement, pardon). Il est volontairement mis là, pour faire pendant à un réel qui assaillerait les ondes de France Culture, un réel qui se donnerait à entendre de 18h à 19h (et dans d'autres sessions), le documentaire étant peut-être hors-réel, ou hors info !!!?? Lisez les billets de début janvier ayant à voir avec le 5 à 7 ! Merci pour votre commentaire.

      J'essaye en écrivant sur ce blog chaque jour de la semaine de coller au "réel" du feuilleton de la radio dans la plus grande partie de son spectre !

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    2. @Vocab

      Pardonnez mon incompétence mais après 6 lectures consécutives - de plus en plus lentes et attentives - je suis dans l'incapacité de comprendre le sens de votre propos.
      Une petite version en français facile serait la bienvenue.
      Merci.

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  2. Très beau billet que celui-ci qui contient une vraie pédagogie de l'utilisation des médias.

    Je distingue très clairement la dichotomie que vous percevez entre réel et information urgente. Entre un documentaire sur le terrain (celui de F-X Freland) et une dépêche AFP, reprise sans vérification des faits par toutes les rédactions.

    Votre billet défend une éthique, celle de la supériorité du réel sur les mots creux dont se gargarisent certains journalistes. Où l'on voit que le documentaire de France Culture honore la station quand les hordes de commentateurs la desservent.

    Vos trois dernières lignes méritent d'être méditées.

    Merci d'avoir mis FIP en lien.

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