mardi 18 décembre 2012

Silences ponctués…






Ça serait comme un cadeau de noël à la création, simple, épuré, en Noir&Blanc, sans fioritures, sur une bande de papier. Une fresque défile, par dessus il y a des sons, à cliquer ou pas, mais on clique. Ce sont des pastilles de vie, des tranches de vie même, courtes et sensibles comme on aimerait que les radios publiques en diffusent plus, chaque jour, plusieurs fois par jour, sans tambour ni trompette, comme Caroline Cartier savait le faire sur France Inter mais dans un rendez-vous trop attendu. Cette fresque dit d'une autre façon l'arrivée du Louvre à Lens, le téléscopage avec la ville minière, ses habitants des ex-corons, ses symboles footballistiques, ses terrils, ses misères et ses fiertés. Et puis maintenant "ses" tableaux…

Il n'y avait qu'Arte radio pour inventer une telle chose : un reportage dessiné avec du son dessus. Un reportage qui prend le temps, qui laisse la place aux silences et à la mesure "du train où vont les choses". Les choses qui restent malgré tout avant que l'art ne s'installe. Paradoxe, paravent, parapluie. "Rappelle-toi Barbara il pleuvait sans cesse sur [Lens] ce jour-là". Paradoxe et télescopage des œuvres et des désœuvrés. Mesure. Vérité. Sens. Les humbles parlent avec leurs mots, leurs doutes, leurs réalités. C'est un peu comme "Les pieds sur terre" mais sans leçons de morale (1). C'est touchant. C'est simple et efficace. C'est à rebours du filmage et de la vidéo à tout prix. C'est en phase avec un pays qui souffre et avec une présence artistique presque invraisemblable. C'est la bonne façon d'Arte radio avec une délicatesse qui l'honore.

(1) France Culture, du lundi au vendredi, 13h30, par Sonia Kronlund.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire